Histoire des peuples

Identités juives et racines africaines

Le continent noir a toujours été considéré comme hors du champ d’expansion du judaïsme, à l’exception de l’Éthiopie. Pourtant, des Juifs noirs vivent en Afrique. Qui sont-ils ? Pour répondre nous allons nous rendre en Afrique du Sud, chez les Lembas, au Nigeria, chez les Ibos, en Ouganda, chez les Abayudayas, nous traverserons le Mali pour arriver au Sénégal et dans les îles du Cap-Vert.

Après ce voyage, nous nous poserons la question de savoir s’il existe des thématiques particulières dans ce monde noir judaïsé. Nous en distinguerons trois :

  • une thématique biblique ;
  • une thématique historique qui nous mènera à la recherche de traces juives en Afrique ;
  • une thématique contemporaine qui nous fera toucher des questions sociales, culturelles et politiques.

Les Lembas

Chez les Lembas d’Afrique du Sud, il existe des rites très anciens auxquels les historiens et les ethnologues attribuent une origine sémite bien qu’il n’y ait jamais eu de consensus sur l’origine ou la nature de ces traditions. Il n’est pas exclu que des éléments extérieurs aient pu pénétrer leurs coutumes au point de donner au fil du temps naissance à une forme de syncrétisme culturel.

Les Lembas croient en un Dieu unique. Ils n’adorent pas les esprits des ancêtres ni les animaux ni les arbres, les pierres, le soleil, la lune et les étoiles. Ils prient avec un linge blanc autour du cou. Ils concluent leur prière par « amen ». Ils ne mangent ni porc ni animal impur, ni poisson sans nageoires ni écailles. Ils observent le repos hebdomadaire du chabat.

On reconnaît un certain nombre de traditions hébraïques et aussi des traditions africaines qui ne sont plus pratiquées depuis qu’elles ont été supplantées par le christianisme et l’islam.

Les Lembas affirment leur origine juive. Leur tradition orale fait d’eux un peuple migrant, parti de la Judée il y a deux mille cinq cents ans, pour s’établir à Sénaa dans la vallée de l’Hadramahout au Yémen.

Par la suite ils seraient passés du Yémen en Afrique pour s’arrêter au Zimbabwe avant de se disséminer en Afrique du Sud.

Au Zimbabwe, on trouve le Grand Zimbabwe : ce sont des édifices en pierre, imposants, objets d’interrogations pour les chercheurs sur une civilisation disparue.

Ceux qui cherchent les mines d’or du roi Salomon sont passés par là. Il y a souvent du romantisme et de l’exotisme dans ces recherches. En revanche, d’autres chercheurs s’attachent à affirmer leurs hypothèses avec des théories scientifiques.

Des recherches génétiques ont été effectuées chez les Lembas.

Une parenté avec la population du Yémen a été trouvée, liée au chromosome Y marquée génétiquement par l’ascendance des Cohen, les grands prêtres de Jérusalem. Mieux vaut ne pas s’égarer dans cette direction et rappeler que l’identité juive n’a rien à voir avec la biologie et la couleur de la peau.

Quoi qu’il en soit, comme nous l’apprend Tudor Parfitt, qui nous a fait connaître les Lembas, les Lembas d’aujourd’hui sont déjà très différents des Lembas d’il y a vingt ou trente ans. Il y a chez eux des lycéens et des professeurs. Beaucoup leur ont apporté des livres sur le judaïsme. Cependant, il semble que l’affirmation de leurs origines juives ne soit pas suivie d’un développement communautaire important, comparable à ce qu’on observe actuellement au Nigeria chez les Ibos.

Les Ibos

On trouve chez les Ibos comme chez les Lembas des rituels hébraïques. Aujourd’hui, il existe un centre communautaire juif à Abuja, au centre du Nigeria. Selon l’Association des Juifs du Nigeria de The Ibo Benei Ysrael Association of Nigeria, il y aurait 26 synagogues au Nigeria rassemblant des Ibos et aussi des Nigérians d’autres origines.

Des Nigérians sont montés en Israël. Ils sont devenus juifs et israéliens.

Évoquons l’histoire de deux d’entre eux, Haï Ben Daniel et Chimchon Adeshina [1]…

Haï Ben Daniel est arrivé en Israël avec l’idée qu’il était juif. Il connaissait la Bible mais ignorait le Talmud. Il a passé plusieurs années dans une yechiva. Il enseigne à présent la Guemara dans une classe pour enfants. Sa conversion n’a pas été facile. Il raconte que tous ses collègues venant d’Amérique ou d’Europe obtenaient leur conversion en deux ans tandis que lui devait attendre. Il s’est posé la question de savoir s’il n’avait pas été refusé parce qu’il était noir. N’était-ce pas du racisme ? Haï Ben Daniel a protesté en s’inscrivant dans l’enseignement talmudique selon lequel il n’y a pas de couleur chez les hommes, ou alors le rouge du sang, le même pour tous les hommes. Finalement le rav Ovadia Yosef est intervenu.

Haï Ben Daniel explique qu’il a été reconnu comme Juif par une procédure particulière (homra ve safek). Paradoxalement, la sévérité a été plus grande parce qu’il y avait un doute sur son identité juive préalable. En somme, il ne s’agit pas d’une conversion mais d’une confirmation. C’est un propos que l’on entend souvent au sein des communautés juives noires. Beaucoup préfèrent parler de retour plutôt que de conversion.

Aujourd’hui, Haï Ben Daniel est trois fois Juif. Il est Juif en tant qu’Ibo ayant des origines juives, il est Juif parce qu’il a un certificat du rabbinat ashkénaze et il est encore Juif parce qu’il a un certificat du rabbinat séfarade.

La démarche de Chimchon Adeshina est sensiblement différente. Chimchon Adeshina était prêtre chrétien à Lagos. De lui-même, par la réflexion et l’étude, il s’est tourné vers le judaïsme. La situation s’est compliquée quand il a voulu entraîner sa communauté sur le même chemin. Il n’y a pas eu d’accord unanime. Chimchon Adeshina est monté en Israël avec toute sa famille. Au cours d’une conversation sur ses racines africaines la question de la femme noire de Moïse a été posée. Chimchon Adeshina déclara avec vivacité qu’il ne savait rien sur le sujet et qu’en plus il n’était pas présent à l’époque pour voir lui-même ce qui s’était passé. Sous la forme d’une plaisanterie, il signifiait que le judaïsme était indifférent aux origines et que la conversion était affaire d’étude et d’observance de la halakha (règle traditionnelle).

En Ouganda

En Ouganda, existe une communauté juive dont l’histoire commence comme celle d’Adeshina. C’est la démarche individuelle, spontanée d’un homme, Samei Wakilenzi Kakungulu, né en 1860. Cet Africain devenu protestant, officier dans l’armée britannique, s’est senti attiré par les pratiques juives à force de lire la Bible. Il a fondé une communauté d’environ deux mille personnes. Par la suite, il rencontra un commerçant juif et s’initia au judaïsme traditionnel. Plusieurs personnes se sont intéressées à cette histoire, en particulier Israël Ben Zeev.

Ben Zeev était président de la World Union for Propagation of Judaism dans les années 1950. Sa position sur les conversions était inverse de celle des institutions juives. Il pensait que les Juifs devaient pratiquer le prosélytisme pour la raison que le peuple juif était menacé par sa faiblesse démographique.

Selon lui, il fallait renforcer et régénérer le peuple juif par la conversion de peuples qui n’avaient pas été contaminés par l’antisémitisme. Il pensait particulièrement aux Africains et aux Asiatiques. Il s’agissait aussi de contrer les missionnaires qui convertissaient les Juifs d’Éthiopie, et continuent à être actifs aujourd’hui en Israël même.


Actuellement, des paysans africains pratiquent le judaïsme dans plusieurs villages à quelque deux cents kilomètres de Kampala. En 2002, quatre rabbins américains du mouvement conservative ont officiellement converti quatre cents Abayudayas.

À Tombouctou

Passons au Mali, à Tombouctou dans la boucle du Niger. Ce sont des mots qui font rêver, pourtant la présence juive dans ces lieux appartient au domaine de l’histoire et non de la légende. Ismaël Diadié Haidara écrit dans son livre Les Juifs de Tombouctou : « Les Juifs qui fuirent de Castille, d’Aragon, des Baléares et de l’Afrique du Nord, descendirent jusqu’au fleuve Niger où vivait alors une communauté juive avec sa synagogue, ses puits et ses jardins. »

Rappelons qu’à l’époque où l’on part à la découverte de l’Afrique, les Juifs ont joué un rôle majeur. Les plus anciennes cartes de l’Afrique (l’Atlas Catalan d’Abraham Cresques au XIVe siècle) ont été composées par les cartographes de l’école de Majorque.

Ils étaient aussi rabbins et dirigeaient des yechivot. La cartographie était une de leurs sources de revenus.

En 1492, il n’y eut pas seulement l’expulsion des Juifs d’Espagne mais aussi un massacre de Juifs au Sahara, par un chef religieux musulman, El Maghrili. Les Juifs se sont défendus. Certains se sont réfugiés chez un roi africain dans le royaume de Gao. Il est probable que des Juifs soient descendus plus au sud dans les pays de la forêt, c’est peut-être là que l’on peut faire un lien avec les Ashantis du Ghana et les Ibos du Nigeria. Le Mali est un pays musulman. On rencontre, là-bas, des personnes qui évoquent une origine juive de par leur nom.

Au Sénégal et au Cap-Vert

Au Sénégal, les traces juives sont moins difficiles à suivre. Des Juifs portugais ont vécu sur la petite côte du Sénégal et dans les îles du Cap-Vert aux XVIe et XVIIe siècles. Ils s’étaient installés là pour pouvoir pratiquer librement le judaïsme et faire du commerce. Le commerce des cuirs, des peaux, de la cire, de l’ivoire et aussi comme tous les commerçants de la région, Portugais, Anglais, Français, Africains, le commerce des esclaves.

Sous la domination des Portugais, les Juifs ont subi l’Inquisition qui les obligeait à se convertir avec leur entourage. Les Juifs judaïsaient leurs esclaves. Les archives révèlent que les Nouveaux Chrétiens continuaient à pratiquer le judaïsme parfois en se cachant, parfois très ouvertement, comme en 1597, ce chirurgien du Cap-Vert, Manuel Nunes, dénoncé par le trésorier de l’Archevêché. Et aussi Nuno Francez Da Costa condamné pour avoir déclaré « qu’il préférait un oncle de ladite esclave avec laquelle il vivait maritalement à toutes les confessions et messes ».

Ces Juifs décidés à rester juifs ont laissé une descendance.

Quelques chercheurs sont allés à la recherche des Juifs du Cap-Vert au Sénégal. Izabelle de Moraes, une chercheuse brésilienne, n’a pas retrouvé la synagogue de Rufisque fermée par Isabelle la Catholique. Un ambassadeur d’Israël, Zvi Loker, a écrit un livre sur la nation portugaise juive aux Caraïbes.

Les Juifs portugais ont laissé aussi une descendance aux Caraïbes. Au XVIIIe siècle il y eut une communauté juive métisse à Paramaribo au Surinam (Darkhe Yesharim).

Zvi Loker s’était interrogé sur l’existence éventuelle de Juifs au Cap-Vert il y a plusieurs années. À Dakar, des Capverdiens qu’on appelle les Portugais racontent que l’on allumait chez eux une bougie tous les soirs et deux bougies le vendredi soir. Ils n’en connaissaient pas la raison. Certains touchaient le chambranle de la porte quand il rentraient chez eux, ce qui rappelle la façon dont les Juifs embrassent la mezuzah à l’entrée de leur maison.

Très récemment, une Capverdienne m’a raconté son histoire qu’elle a longtemps gardé secrète. C’est une histoire que l’on n’espérait plus découvrir, semblable à celle des Marannes du Portugal, qui ont maintenu des pratiques juives en se cachant pendant des siècles.

Dulce David, une chanteuse capverdienne qui écrit et compose des chansons magnifiques, se souvient de son enfance quand sa grand-mère allumait des bougies le vendredi soir. Elle n’allumait jamais de feu le samedi. Son père faisait des prières en portugais et prononçait quelques mots en hébreu. Des familles pratiquaient la circoncision. On ne parlait pas de circoncision mais de baptême. C’est donc le « prêtre » qui faisait la circoncision.

Dulce n’a jamais entendu parler de Hanouka mais de fête de fin d’année. Tout était caché et maquillé. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’allait pas à la messe à Noël. Sa tante expliquait qu’ils faisaient la messe chez eux et qu’ils n’avaient pas besoin d’aller à l’église. Il faut comprendre que le mot « juif » était un mot lourd, difficile, honteux et dangereux. Le père de Dulce raconte que l’arrière-grand-père de son grand-père fabriquait des bateaux – les Juifs du Cap-Vert étaient des marins – et le jour où il fut surpris à allumer des bougies sa fabrique a été brûlée.

Cette situation est le fait de plusieurs siècles d’Inquisition et de dizaines d’années de fascisme portugais suivi par un gouvernement indépendant marxiste, pro-soviétique et pro-arabe. C’est seulement maintenant à l’heure de la démocratisation, des avions, du tourisme et de la télévision que l’on peut prononcer le mot « juif » au Cap-Vert, que l’on doit le prononcer, sinon c’est une histoire qui disparaîtrait.

Une association d’amitié Israël-Cap-Vert a été fondée avec principalement la participation de Juifs marocains. Au XIXe siècle, il y eut une deuxième immigration juive au Cap-Vert, composée de Juifs marocains qui faisaient du commerce. Ils passaient par Gibraltar où les Britanniques leur délivraient des passeports. L’identité des Juifs du Cap-Vert est marquée par leur détermination transmise comme un héritage et aussi une nostalgie pour une culture perdue, la nostalgie des îles et la nostalgie de l’exil. Il y a bel et bien un accent juif dans la mélodie de la saudade portugaise que chante Dulce avec sa belle voix.

La Bible

Après ce périple au sein des peuples noirs, interrogeons-nous sur la nature des attaches qui lient les peuples noirs au peuple juif et les éléments sur lesquels les Africains s’appuient quand ils se découvrent Juifs.

La Bible est le premier miroir qui leur est offert. La Bible ne désigne pas les Noirs en tant que tels, elle nomme les Éthiopiens. Le pays de Kouch désigne l’Éthiopie et l’Afrique par extension.

Kouch est le fils de Ham, un des trois fils de Noé.


L’Éthiopie est présente dans l’histoire de l’Israël ancien. « Au-delà des fleuves de Kouch » c’est une expression que l’on entend dans Isaïe (18-1) et Sophonie (3-10). La considération pour Kouch s’exprime encore dans la bouche du prophète Amos « Ô fils d’Éthiopie vous êtes pour moi comme les fils d’Israël dit le Seigneur » (9-7). Kouch symbolise la force et aussi la soif de spiritualité.

On trouve cette idée dans le psaume 68 verset 32 : « Kouch tendra les mains vers Dieu », un verset mis souvent en avant par les Rastafaris.

Les Africains se reconnaissent dans la Bible. Ils éprouvent en la lisant un sentiment de familiarité. Léon Askenazi qui était appelé régulièrement au Cameroun par le Président Paul Biya pour l’initier aux lectures juives disait en parlant des Africains : « Ils sont plus bibliques que nous. » C’est dans la Bible que l’on trouve le récit de la rencontre du roi Salomon et de la reine de Saba. Selon une légende éthiopienne, ils auraient eu un fils, Ménélik. La dynastie éthiopienne en revendique la descendance.

Même si la Bible n’est pas un livre d’histoire on y apprend la destruction du royaume d’Israël avec les exils et les déportations qui ont conduit à la disparition des dix tribus d’Israël, une réalité historique qui a donné naissance à nombre de mythes.

Selon un commentaire talmudique, les tribus perdues se trouveraient en Afrique.

Selon l’historien Nahum Slouchz, la première apparition des grandes colonies juives sur le littoral africain date de l’an 320 avant l’ère commune, lorsque Ptolémée Soter envahit la Judée et transplanta plus de cent mille captifs juifs en Afrique.

L’attente des Africains


Revenons à notre époque et posons-nous la question de savoir en quoi le modèle juif correspond à l’attente des Africains. Il y a d’abord eu l’idée que le christianisme était la religion importée par le colonisateur, l’homme blanc, tandis que l’événement majeur qui fonde le judaïsme est la libération de l’esclavage et la révélation du Sinaï sur la terre d’Afrique (Let me people go). Beaucoup ont vu une analogie entre la condition juive et la condition noire.

Senghor inclut les Juifs dans sa trilogie des peuples souffrants constitués par les Négro-africains, les Juifs et les Arabo-berbères. Les termes de ghettos, diaspora, déportation appartiennent maintenant à l’histoire des Juifs et des Noirs. Cependant, à notre avis, la solidarité des persécutés n’a pas d’existence tangible, c’est plutôt une profession de foi et une illusion. En outre, la souffrance n’est pas une valeur juive, ce n’est pas là qu’il faut chercher ce qui peut attirer les uns vers les autres. À l’inverse, il y a la réussite des Juifs.

La création de l’État d’Israël a frappé l’imagination des Africains. Cela a été un modèle pour tous les hommes politiques africains y compris Mandela qui lisait les Mémoires de Begin dans sa prison. Qu’un peuple aussi abattu que le peuple juif ait pu retrouver son indépendance était un exemple à suivre. Il y eut des relations privilégiées entre Israël et l’Afrique à l’époque des indépendances.

Il faut dire un mot sur l’accueil qui est fait aux Juifs noirs par les autres Juifs. Généralement c’est un étonnement suivi d’enthousiasme, mais il y a aussi des réactions négatives que l’on ne peut passer sous silence.

Le sujet est déplaisant. On entend des Juifs se poser la question de savoir si ce n’est pas par intérêt que des Noirs veulent devenir juifs. Le propos est inadmissible et révèle une surdité désolante. Attribuer à ceux qui viennent vers vous une arrière-pensée intéressée traduit une étroitesse d’esprit et un mépris proches du racisme. C’est par ailleurs le fait d’une minorité souvent éloignée du judaïsme et prônant la tolérance. Pourtant, il suffit de mesurer les difficultés rencontrées par les Africains qui choisissent la conversion pour savoir que le bonheur d’être Juif n’est pas d’ordre matériel.


Certainement, ce ne sont ni la souffrance ni la réussite qui aimantent les relations judéo-noires. C’est une attraction profonde animée de confluences souterraines. Sans doute, existe-t-il une conception de la vie commune, une façon d’aller vers l’autre en restant soi-même.


Ce rapprochement commence à s’exprimer dans le domaine culturel, cinématographique, musical. Citons, Ben Zimet, ce chanteur et conteur yiddich installé à Dakar pour enrichir son inspiration, et se produisant à Paris avec le chanteur et conteur guinéen Manfef Obin.

Évoquons une Afro-semitic-party lors d’une soirée à la Cigale où un Nigérian en costume traditionnel chanta a-yddichè mammè sur un air d’afrobeat.

Tout cela est l’effet de rencontres multiples. Ces rencontres ne se font pas seulement au-delà du fleuve de Kouch mais encore au-delà de l’Atlantique. Des rencontres entre Juifs africains et Juifs afro-américains se tiennent régulièrement tous les deux ans dans un colloque à San Francisco.

Il semble donc que l’on assiste à l’émergence d’une identité culturelle judéo-noire dans le sens où l’on parle d’un judaïsme américain ou d’un judaïsme marocain.

C’est une branche nouvelle du peuple juif qui repose sur des fondements anciens. Souhaitons-lui de croître et d’enrichir notre diversité.

Note
[1] Haï Ben Daniel et Chimchon Adeshina ont été interviewés dans le film Black Israël réalisé par l’auteur.

par Maurice Dorès
Maurice Dorès, ethnologue, ancien directeur de recherches à l’université Paris VII, directeur de la revue Aleph-Beth ; auteur de La Beauté de Cham – Mondes juifs, mondes noirs (éd. Balland) et réalisateur du film Black Israël.


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