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Ces entreprises qui ont collaboré avec les nazis

La machine de destruction nazie n’aurait jamais pu fonctionner à plein régime sans les complaisances et l’aide de partenaires industriels.

Ainsi, en Allemagne et dans les pays conquis, certaines entreprises ont allègrement adhéré au régime hitlérien, soit par idéologie, soit par intérêt économique, soit les deux.

Au sortir de la guerre, la plupart de ces sociétés ont poursuivi leur activité. Hamodia rappelle, dans ce dossier, le passé trouble de ces grands consortiums.

La compagnie d’électroménager allemande Bosch et la célèbre marque de voiture, allemande elle aussi, Opel, ont toutes deux une réputation de sérieux et elles sont massivement présentes sur le marché israélien. Mais ce que peu de gens savent, c’est que durant la Shoah, Bosch s’est empressé de conclure avec le IIIe Reich de juteux accords commerciaux et qu’Opel n’hésita pas durant cette même période à développer ses véhicules grâce à la main d’œuvre provenant de l’univers concentrationnaire.

Ce ne sont là que deux exemples de collaboration sordide entre ces consortiums et les nazis. En voici d’autres.

Les industries de la mort

Aucun autre industriel n’a profité davantage de l’aryanisation que le magnat allemand de l’acier Friedrich Flick, fondateur de la dynastie. Opportuniste, il va entretenir de bonnes relations quasiment depuis le premier jour avec le régime nazi.

Durant cette période, la société Flick bâtit sa fortune sur l’exploitation de milliers de détenus de camps de concentration nazis en Pologne, placés au service de l’industrie de guerre allemande.

Les relations de la société Krupp, fondée en 1811 dans la Ruhr, avec le parti nazi sont elles aussi très bénéfiques pour ses affaires.

Très tôt, elle va fournir aux nazis d’importantes sommes d’argent et se doter d’un statut tout à fait particulier. Ainsi dès 1933, Hitler surnomme les usines Krupp « les forges du Reich ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces usines produisent des armes en grande quantité. Ainsi, l’entreprise devient l’un des fleurons économiques de l’Allemagne nazie et l’un des plus puissants consortiums industriels du troisième Reich. C’est au tour de Krupp de s’enrichir très rondement. Les manufactures étendent leur emprise sur toute l’Europe occupée, n’hésitant pas à accaparer mines et aciéries.

Elles utilisent les camps de concentration pour les faire marcher.

Afin d’être plus proche de cette main d’oeuvre esclavagisée, Krupp fait construire une énorme usine de pièces détachées près du camp d’Auschwitz, baptisée « Berhawerk ».

En tout, le groupe emploie plus de 100 000 « travailleurs » forcés.

IG Farben est un consortium qui rassemble plusieurs entreprises chimiques, dont AGFA, BASF (production de colorants), Bayer et Hoechst. Lui aussi va s’enrichir considérablement durant la Seconde Guerre mondiale. Il produit, outre le caoutchouc synthétique (usine Buna), de l’essence synthétique et du Zyklon B, qui on le sait, sera utilisé pour gazer les déportés.

À Auschwitz seul, sont utilisées environ 20 tonnes de ce gaz mortel.

Degesch, filiale du groupe, reçoit pour la vente de ce pesticide environ 300 000 marks.

Dans ses diverses entreprises disséminées dans tout le Reich, IG Farben emploie durant la guerre plus de 350 000 détenus, parmi lesquels des milliers trouvent la mort, condamnés au travail forcé dans des conditions inhumaines.

D’emblée, la coopération entre IG Farben et les SS est totale à Auschwitz. La compagnie fait siennes, dans son usine, les méthodes et la mentalité de ces escadrons : surpopulation dans les blocs, sous-alimentation, soins inexistants.

Dans l’entreprise, les détenus sont « tués » à la tâche, maltraités par les chefs d’équipe et les encadrants, certains même assassinés.

Les déportés travaillant pour IG Farben Industrie ne sont pas là pour vivre, mais pour « périr dans le béton ». Car une de ses pratiques consiste à jeter les cadavres des prisonniers dans des tranchées creusées pour les câbles et à les couler dans le ciment.

Sur environ 35 000 détenus passés par Buna, 25 000 au moins périssent.

La filiale Bayer fait de son côté tester par les médecins SS diverses « préparations » chimiques sur les détenus des camps de concentration. Les lettres datées d’avril-mai 1943, trouvées à la libération d’Auschwitz par l’Armée rouge sont explicites : « En vue d’expérimenter un soporifique, vous serait-il possible de mettre à notre disposition quelques femmes et à quelles conditions, toutes les formalités concernant le transfert de ces femmes seront faites par nous. » « Nous sommes en possession du lot de 150 femmes. Votre choix est satisfaisant quoique les sujets soient très amaigris et affaiblis. Nous vous tiendrons au courant du résultat des expériences. » « Les expériences n’ont pas été concluantes. Les sujets sont morts. Nous vous écrirons prochainement pour vous demander de préparer un autre lot. »

Quant à l’entreprise chimique AGFA, connue aujourd’hui pour son matériel photographique, elle recourt à cette main-d’œuvre gratuite et forcée des déportés du camp de Dachau, pour produire appareils photo, pellicules, talonnettes de bottes (à partir des chutes de celluloïd).

À la fin de la guerre, Flick, Krupp et IG Farben seront traduits en justice pour crimes de guerre par les autorités américaines lors des procès de Nuremberg (proces de pacotille). Alfried Krupp Von Bohlen und Halbach, directeur général du groupe, est condamné à douze ans de prison par un tribunal militaire américain. Il sera amnistié au bout de trois ans.

Krupp est, par ailleurs, l’une des premières entreprises à reconnaître sa responsabilité vis-à-vis de l’histoire : dès 1959, elle indemnise les travailleurs forcés juifs qu’elle a employés.

Par contre, malgré sa condamnation lors du procès de Nuremberg, Flick s’est toujours refusé à payer la moindre compensation aux familles des victimes.

Condamné à la dissolution pour crimes contre l’humanité, IG Farben possède toujours un statut juridique malgré son démantèlement entre les sociétés Bayer, BASF et Höchst.

Concernant AGFA, sa page noire ne l’empêchera pas de reprendre une activité normale et lucrative après-guerre, notamment en imagerie médicale et artistique.

Les constructeurs automobiles au service des nazis

La guerre, c’est aussi le transport de troupes, les tanks et véhicules de combats. Sans eux, pas de logistique. Sans le régime nazi, l’entreprise Volkswagen n’aurait pas existé. En 1937, elle est créée par Hitler pour prendre en charge la production d’une voiture à bas coût pour démocratiser l’automobile. L’usine géante est conçue pour construire à échéance de trois ans 24 000 véhicules par mois.

La production en série de la « voiture du peuple » (Volkswagen) commence durant l’été 1940 à Wolfsburg. Le véhicule sorti des chaînes est une sorte de Jeep (Kübelwagen) destinée à l’armée. À partir de l’automne 1942 s’ajoute, entre autres, la fabrication d’une version amphibie (Schwimmwagen). Mais la production reste bien plus faible que celle prévue pour la version civile : jusqu’en avril 1945, seuls 37 000 Kübelwagen et 14 000 véhicules amphibies sont fabriqués.

À partir de l’été 1941, de nombreuses autres commandes militaires sont réalisées à Wolfsburg, des chars aux missiles V1, en passant par les moteurs d’avions ou les munitions. L’usine fait appel aux travailleurs étrangers, volontaires ou forcés. S’y ajoutent de nombreux détenus des camps de concentration employés dans des conditions la plupart du temps effroyables dans des ateliers délocalisés.

Après la chute du régime nazi, l’usine qui a subi des bombardements n’est pas totalement détruite. La fabrication de la fameuse Coccinelle commence dès septembre 1945.

Et pour se racheter de son passé, en 2013, le constructeur allemand consacre un million d’euros à la préservation de la mémoire d’Auschwitz.

La famille Quandt, propriétaire de BMW, déjà richissime avant la guerre, profite du nazisme puis du conflit mondial pour s’enrichir davantage.

Membre du parti nazi (NSDAP) dès 1933, Günter Quandt (1881-1954) devient un rouage incontournable de la machine de guerre nazie.

Les usines d’accumulateurs AG Afa (future Varta) la famille tournent à plein régime. Sous-marins et bombardiers sont tous équipés d’accumulateurs sortis du site de Hagen, près de Hanovre. Le personnel est fourni par les camps de concentration de Stocken et travaille sans protection.

BMW utilise aussi sans scrupule ses relations pour se débarrasser de ses concurrents : les entreprises de Juifs sont « aryanisées » ; ceux qui résistent sont arrêtés.

À la différence d’autres grandes firmes du IIIe Reich, telles que Flick ou Krupp, BMW ne sera pas inquiété par la justice alliée. Les documents, pourtant accablants qui se trouvent en possession des Britanniques ne sont jamais parvenus aux juges de Nuremberg.

Par ailleurs, Ferdinand Porsche, le fondateur de la célèbre marque de voitures, et ingénieur austro-tchèque naturalisé Allemand en 1934, devient membre de plein gré du parti nazi en 1937 et il s’enrôle même dans la SS en 1942.

En très bons termes avec Hitler, il utilise cette relation pour faire avancer ses projets. Il joue un rôle important dans l’économie de guerre nazie, comme responsable de la production de chars, sans pour autant oublier les intérêts privés de son bureau d’études grassement rémunéré.

Durant le conflit mondial, Porsche emploie comme main-d’œuvre des travailleurs-déportés pour fabriquer des chars et des véhicules militaires tout terrain. En 1944, l’entreprise compte 696 employés, sans compter les travailleurs forcés. Grâce à l’industrie de guerre, les profits du petit bureau d’étude de Stuttgart augmentent de 3 000 Reichmarks en 1934 à plus de 2 millions en 1944.

Après la guerre, la famille Porsche sera arrêtée et détenue en zone française pour ses responsabilités dans l’emploi de travailleurs forcés français.

Par pragmatisme et intérêt économique, Mercedes-Benz participe également activement à l’effort de guerre allemand. Dès le début des années 1930, la production et les bénéfices explosent : outre les voitures particulières essentiellement utilisées par les hauts dignitaires du Reich (la célèbre 770), des pièces et modèles d’avions de chasse, de tanks ou de sous-marins sortent des usines du groupe.

La production est rendue possible par l’utilisation de travailleurs forcés, de prisonniers de guerre et de déportés. La main d’ œuvre, d’abord française puis essentiellement soviétique, évolue dans des conditions épouvantables. Certains périssent, d’autres vivent l’enfer des camps de concentration.

Après la guerre, l’entreprise reconnaît son rôle auprès des nazis, participant aux bonnes oeuvres d’une fondation nationale pour la compensation des maux dont ont souffert les populations persécutées durant ces années.

Au-delà de l’Allemagne, d’autres constructeurs automobiles, sympathisants de l’idéologie nazie, soutiennent le IIIe Reich.

Par exemple, le français Louis Renault, collaborateur zélé et enthousiaste de l’occupant nazi.

De 1940 à 1944, il fait le maximum pour fournir aux armées d’Hitler du matériel militaire (camions, tanks pour la Wehrmacht, tubes de pots d’échappement utilisables comme bombes incendiaires…) Cette production génère de beaux bénéfices.

Renault fabrique non seulement des chars, mais occupe aussi une place exceptionnelle dans l’appareil de guerre allemand. L’entreprise sera nationalisée à la Libération. Louis Renault meurt en prison en 1944, alors qu’il attend son jugement pour collaboration avec l’ennemi.

Les Américains General Motors (GM) et Ford, détenant plus de 70 % du marché automobile allemand à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, deviennent les principaux fournisseurs de la Wehrmacht en véhicules de transport de troupes.

Ford, dont le fondateur Henry est un antisémite notoire, conserve des relations très confortables avec l’Allemagne nazie tout au long de la guerre et engrange les profits tirés du travail forcé des prisonniers de guerre et des déportés employés dans son usine de Cologne.

Ford Werke A.G. est considéré comme « une pièce clé de l’arsenal nazi » produisant 60 % des transports de troupes chenillés et blindés de la Wehrmacht.

Les établissements financiers criminels

Pas de guerre non plus sans argent, pas de rêve de conquête mondiale sans finances solides.

En 1933, le directeur de l’entreprise d’assurance et de banque Allianz, Kurt Schmitt, qui aime se faire photographier en uniforme nazi, est nommé ministre des Finances du Reich.

Immédiatement, les délégués du personnel sont remplacés par des nazis et les employés juifs, licenciés.

Au lendemain de la nuit de cristal, le 10 novembre 1938, les nazis permettent à Allianz de ne pas payer les assurances-vie, ni de rembourser les biens juifs saccagés ou détruits. La grande partie des Juifs exilés ne sera pas payée, quant aux autres ils seront déportés dans les camps d’extermination pour y mourir.

Allianz assure alors les camps de la mort dont celui d’Auschwitz, son matériel, ainsi que les entreprises et installations des SS La collaboration de la première banque privée allemande, la Deutsche Bank, avec le régime nazi participe à l’aryanisation de l’économie nationale par la récupération et la vente à bas prix des entreprises juives.

Dès mai 1933, les dirigeants de la Deutsche Bank acceptent le renvoi des deux membres juifs du directoire.

Ensuite, l’établissement contribue à financer la construction du camp d’extermination d’Auschwitz.

Certains dirigeants de la banque à Berlin qui autorisent tous les crédits, et d’autres en Silésie savent à quoi servent les installations qu’ils financent. La société profite de l’exploitation des travailleurs forcés dans les entreprises qu’elle soutient.

Entre 1942 et 1943, la banque allemande est impliquée dans les transactions d’or dont près de 750 kg proviennent des victimes de la Shoah.

Plus que les autres grandes banques allemandes, la Dresdner Bank soutient le régime nazi. Fondée à l’origine par deux familles juives en 1872, la troisième banque allemande aujourd’hui participe de même activement à l’aryanisation de l’économie du troisième Reich.

En 1933, après une rapide épuration du personnel juif, Hitler nomme deux membres de la SS dans son directoire.

Surnommé à l’époque « la banque des SS », l’établissement abrite les comptes de cette élite, notamment ceux d’Heinrich Himmler, son chef. Sa stratégie se base sur l’exploitation ciblée de la détresse de ses partenaires juifs et sur sa coopération avec l’administration, le parti nazi et la police. Elle travaille main dans la main avec la Gestapo et la SS pour s’approprier des entreprises juives.

La banque contribue beaucoup au commerce de l’« or nazi », y compris des bijoux et prothèses dentaires arrachés aux déportés.

En outre, elle finance la construction des chambres à gaz d’Auschwitz.

Enfin la Commerzbank est utilisée pour cacher de nombreuses oeuvres d’art volées par le régime hitlérien.

Les banques suisses ne sont pas en reste. Elles jouent le rôle de « recéleur de Hitler » et de sa politique de pillage systématique.

La Banque Nationale Suisse (BNS) et les établissements privés s’avèrent les principaux intermédiaires financiers des nazis. 85 % de l’or exporté d’Allemagne, certains volés à des individus ou à des entreprises, le reste provenant essentiellement des banques centrales de Belgique, des Pays-Bas et d’Autriche, transitent par les banques helvétiques afin d’y être blanchis.

Sur les 8,5 milliards de dollars en or, au cours actuel, pillés aux banques centrales des pays occupés et aux Juifs d’Europe, 5,2 milliards sont ainsi « lavés » en Suisse. Aussi, la collaboration économique de la Suisse permet-elle aux nazis de prolonger la guerre. Les autres serviteurs zélés du IIIe Reich

Au-delà de la grosse industrie, tous les secteurs d’activité ont participé de près ou de loin au régime nazi.

Et pas qu’en Allemagne.

De l’autre côté de l’Atlantique, les machines à cartes perforées fournies par l’entreprise américaine IBM à l’Allemagne à partir de 1933, permettent aux nazis d’améliorer leurs techniques de recensement, notamment celui des Juifs, mais également d’organiser de façon méticuleuse les déportations.

De 1933 et 1939, ces appareils précis localisent toutes les catégories sociales jugées inférieures. Ainsi, chaque population a son numéro : 08 pour les Juifs, 02 pour les handicapés ou 06 pour les communistes espagnols. Les camps aussi : 01 pour Auschwitz, 03 pour Dachau.

Grâce aux 2 000 machines à cartes perforées d’IBM, les nazis établissent 1,5 milliard de fiches. Elles aident à la gestion moderne et efficace des camps de prisonniers, de travail et d’extermination.

De la sorte, le système accélère le processus de mort industrielle. Sans IBM, l’identification et la déportation des Juifs n’aurait pu être aussi efficace.

Le numéro un mondial de l’informatique aurait gagné 10 millions de dollars de 1940 en vendant ses machines au IIIe Reich. Pour sa part, ITT, société américaine de téléphone et télégraphe, cherche aussi à réaliser de grands profits en rendant service aux nazis. Hitler lui promet toute son aide et soutient avec la Reichsbank ses affaires qui se développent. La société se retrouve vite dans les cercles intimes de la Gestapo.

ITT aide à moderniser l’électronique des avions et à améliorer la précision des bombes utilisées pendant la guerre. Suivant les traces des invasions du Führer, l’entreprise gagne beaucoup d´argent en prenant le contrôle des usines en pays conquis.

ITT compte ainsi à peu près 30 000 employés dans l’Europe occupée. En Allemagne, la compagnie tourne à plein régime et fabrique des armes de guerre. 13 % de sa production s’y trouve.

ITT continue à créer des systèmes électroniques très importants pour l’armée, la flotte et l’aviation nazies même après l’attaque de Pearl Harbor et la déclaration de guerre de Hitler contre les États-Unis : téléphones et standards téléphoniques, alarmes contre les attaques aériennes, équipements des radars, détonateurs pour les grenades d´artillerie, pièces de rechange pour les transformateurs, équipements des radios à ondes courtes, des systèmes de communication stationnaire et opérationnelle.

En Allemagne, la compagnie d’appareillage électrique Siemens compte parmi les principaux soutiens au régime nazi.


Plusieurs de ses usines emploient des déportés contraints au travail, notamment dans des commandos attenants aux camps de Sachsenhausen, d’Auschwitz ou de Ravensbrück.

L’entreprise bénéficie de l’utilisation à bas coût de cette main-d’œuvre captive pour soutenir l’effort de guerre.Wurtemberg (sud-ouest de l’Allemagne), en 1931, Hugo Ferdinand Boss, fondateur de l’atelier de confection du même nom, adhère au NSDAP, ce qui lui permet de travailler avec l’armée de 1933 à 1945 : fabrication des uniformes militaires, notamment ceux des SS, des Jeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht.

Pour assurer sa production, il a recours à de la main-d’œuvre de travailleurs forcés, français et polonais pour la plupart, ainsi qu’à des déportés en camps de concentration.

L’entreprise Hugo Boss compte 324 ouvriers en 1944. Après la guerre, son fondateur est condamné à 80 000 marks d’amende et privé de ses droits civiques. À sa mort en 1948, Boss passe la société aux mains de son gendre, Eugen Holy. De nos jours, elle appartient toujours à cette famille.

Pour finir cette sinistre liste non exhaustive, Dr Oetker, géant de l’agro-alimentaire, célèbre fabricant de pizzas surgelées, de gâteaux, de levure et de crèmes dessert – aujourd’hui à la tête de la 8e fortune allemande (7,5 milliards d’euros) – fait fortune grâce à sa très grande proximité avec le régime hitlérien.

Le dirigeant de l’entreprise, Richard Kaselowsky est un fervent admirateur du Führer. Il s’investit dans le parti nazi et bénéficie ainsi de nombreux marchés publics. De 1939 à 1945, l’entreprise est florissante. En effet, les épouses allemandes, qui doivent envoyer au front des douceurs faites maison pour renforcer le moral des troupes, trouvent sur les tickets de rationnement des recettes de la marque pour la préparation d’entremets. Ce qui assure la prospérité de la société, aujourd’hui devenue multinationale.


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