Explorer Masada. Symbole de liberté
Dressée sur un éperon rocheux, Masada est une forteresse naturelle d’une beauté majestueuse qui domine la mer Morte en plein désert de Judée.
Symbole de l’ancien royaume d’Israël et de sa destruction brutale, elle fut la dernière poche de résistance des patriotes juifs face à l’armée romaine, en 73 de notre ère.
Ce palais-forteresse fut construit dans le style classique du début de l’empire romain par Hérode le Grand, roi de Judée, qui régna de 37 à 4 av. J.-C. Les camps militaires, les fortifications et la rampe d’assaut qui entourent le monument sont l’exemple le plus complet de travaux de siège de l’époque romaine conservés jusqu’à ce jour.
Surplombant la mer Morte, Massada (vocable hébraïque signifiant forteresse’) est situé au sommet d’une falaise isolée, à l’extrémité occidentale du désert de Judée. C’est là un site d’une beauté majestueuse et désolée.
A l’est, la falaise dévale en à pic sur près de 450 mètres vers la mer Morte (le point le plus bas du monde, à quelque 400 mètres au-dessous du niveau de la mer). A l’ouest, elle domine d’une centaine de mètres le terrain environnant. La topographie rend des plus difficiles l’accès au sommet de l’escarpement.
La seule source écrite concernant Masada est l’ouvrage de l’historien Flavius Josèphe, La guerre des Juifs.
Né Joseph ben Matityahou dans une famille de prêtres, c’était un jeune dirigeant, nommé gouverneur de Galilée lors de la grande rébellion contre Rome, en 66 de l’ère chrétienne. Il réussit à survivre au pacte collectif de suicide des derniers défenseurs de Jodfat et se rendit à Vespasien, qui allait peu après être proclamé empereur. Se faisant appeler Flavius Josèphe, il devint citoyen romain, historien de renom, et relata en détails tous ces événements. Son récit, compte non tenu de ses jugements moraux, s’est révélé exact pour l’essentiel.
Selon lui, c’est Hérode le Grand qui bâtit la forteresse de Massada entre 37 et 31 avant J.-C.. Hérode, un Iduméen couronné roi de Judée par ses maîtres romains, était honni de ses sujets juifs. Maître d’uvre de Massada, il « avait conçu cette forteresse comme un refuge pour lui-même ». On y trouve des fortifications tout autour du plateau, des entrepôts, de vastes réservoirs emplis d’eau de pluie, des casernes, des palais et une armurerie.
Quelque 75 ans après la mort d’Hérode, au début de la guerre des Juifs contre Rome, en l’an 66 de l’ère chrétienne, un groupe de rebelles juifs vainquit la garnison romaine de Massada. Après la chute de Jérusalem et la destruction du Temple (70 de l’ère chrétienne), ils y furent rejoints par des zélotes et leurs familles, fuyant Jérusalem. Prenant Massada pour base, ils effectuèrent des raids et harcelèrent les Romains durant deux ans. En l’an 73 de l’ère chrétienne, le gouverneur romain Flavius Silva marcha contre Massada avec la Dixième légion romaine, des unités auxiliaires et des milliers de prisonniers de guerre juifs. Les Romains dressèrent des camps au pied de Massada, mirent la place en état de siège et édifièrent des retranchements. Puis ils construisirent un rempart de milliers de tonnes de pierres et de terre battue contre le flanc ouest de la forteresse et, au printemps 74, ils firent monter un bélier mobile le long de cette rampe et opérèrent une brèche dans la muraille de la forteresse.
Flavius Josèphe relate sur le mode dramatique le récit qui lui a été rapporté par deux survivantes. Dirigés par Eleazar ben Yaïr, les défenseurs – presque un millier d’hommes, de femmes et d’enfants – décidèrent de brûler la forteresse et de se suicider plutôt que d’être pris vivants. Et les Romains virent la multitude des cadavres, mais ne purent y prendre plaisir, puisque la mort avait été administrée par leurs ennemis. Ils ne purent qu’admirer le courage de cette résolution, et ce dédain de la mort que leurs ennemis avaient manifesté en si grand nombre, écrit Flavius Josèphe.
Ce récit héroïque attira dans le désert de Judée de nombreux explorateurs cherchant à localiser les vestiges de la forteresse. Le site fut identifié dès 1842, mais des fouilles d’envergure ne furent organisées qu’en 1963-65, avec l’aide enthousiaste de centaines de volontaires, venus d’Israël et de nombreux pays étrangers, désireux de participer à cette passionnante aventure archéologique. Pour eux comme pour le public israélien,
Massada symbolise la volonté du peuple juif de vivre libre sur sa propre terre.
C’est aussi un site archéologique de grande importance.
Les vestiges du palais d’Hérode sont des exemples exceptionnels et parfaitement intacts de ce type d’architecture, tandis que les travaux de siège, intégralement conservés, sont les plus beaux et les plus complets du monde romain.
Intégrité
Du fait de son isolement et de la rudesse du climat de l’extrême sud du désert de Judée, après la dissolution de l’établissement monastique byzantin aux VIe siècle le site de Masada est resté intact pendant plus de treize siècles jusqu’à sa redécouverte en 1828. Le bien comprend les vestiges du site sur sa forteresse naturelle et les travaux de siège qui l’entourent.
Autre fait tout aussi important : l’environnement de Masada, le magnifique et grandiose paysage sauvage de la région n’a pas, lui non plus, changé depuis des millénaires. Les seules intrusions sont les infrastructures d’accueil des visiteurs et le téléphérique aménagés au niveau inférieur qui, dans leur nouvelle version, ont été conçus et réimplantés judicieusement pour limiter l’impact visuel ; l’emplacement de la station du sommet reste toutefois un sujet de controverse.
Authenticité
Il s’agit d’un site qui est demeuré inchangé pendant plus de treize siècles. Les bâtiments et autres preuves d’établissements humains se sont progressivement effondrés et ont été recouverts jusqu’à ce qu’ils soient mis au jour dans les années 1960. Il n’y a eu ni ajouts ni reconstructions, en dehors d’un niveau acceptable d’anastillose, et les matériaux inadéquats utilisés lors des premiers projets de conservation sont en cours de remplacement. Des travaux de restauration limités ont été effectués pour faciliter l’interprétation par les visiteurs, les niveaux archéologiques d’origine étant clairement définis par une ligne noire proéminente dans les nouveaux joints de mortier. Certains éléments archéologiques importants, tels que les camps et ouvrages de siège romains, sont pratiquement intacts. L’authenticité est par conséquent d’un niveau très élevé.
Besoins en matière de protection et de gestion
Le désert de Judée reste une région inhospitalière, où la rudesse de l’environnement sert de barrière naturelle contre la pression du développement urbain et rural moderne.
Le bien et sa zone tampon sont la propriété de l’État d’Israël et les sites archéologiques sont protégés par la loi de 1978 relative aux antiquités. Depuis 1966, la totalité du site de Masada et ses environs sont classés Parc national, ce qui a été entériné par la loi de 1998 relative aux parcs nationaux, aux réserves naturelles, aux sites nationaux et aux sites commémoratifs. Le parc national est en outre protégé dans le cadre de la Réserve naturelle de Judée qui l’entoure, elle aussi établie en vertu de la loi de 1998.
Le bien est géré par la Direction israélienne de la nature et des parcs, en coopération avec la Direction des antiquités d’Israël. Un aspect important du plan de gestion actuel est la décision de ne plus effectuer de fouilles sur le site principal « au cours de la génération actuelle », bien que quelques fouilles puissent être autorisées, le cas échéant, pour les besoins de projets de conservation, d’entretien ou de restauration.
Pratiquement invisible du sommet, un nouveau centre d’accueil des visiteurs a été ouvert en 2000 dans la plaine au pied du versant est de Masada. Abritant tous les aménagements anticipés, il était destiné à recevoir la foule de visiteurs (1,25 million) qui se rend chaque année sur le site. Le premier téléphérique installé dans les années 1970 a été remplacé par un nouveau système moins intrusif et très utilisé pour assurer la liaison entre le centre d’accueil des visiteurs et le sommet. Il reste cependant possible d’entreprendre l’ascension ardue du sommet par les deux routes piétonnes historiques.
La politique d’interdiction des activités commerciales de toutes sortes et du pique-nique au sommet est rigoureusement appliquée.
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