L’écriture de la MICHNA par YÉHUDA HANASSI – Années 140 à 200
La Mishna est le premier recueil de la loi juive orale et par conséquent de la littérature rabbinique.
Compilée par Yéhuda Hanassi, elle est, hormis quelques versets araméens, écrite dans un hébreu qui lui est propre, et recense les opinions, polémiques et éventuelles résolutions légales des Tannaïm (« Répétiteurs ») sur les prescriptions de la Torah, organisées thématiquement en six ordres subdivisés en 63 traités (massekhtot, sing. massekhet).
Rabbi Yehuda Hanassi, Juda Hanassi, ou Juda le Prince, est un des derniers Tannaïm de la Mishna, fut l’un des plus grands chefs de la communauté juive de la Judée sous domination romaine au IIe siècle, et l’un de ses plus grands dirigeants en général. Descendant de Hillel, il est présumé d’ascendance davidique, d’où son titre de Prince (Nassi). Il est le plus souvent surnommé Rabbenou hakadosh (notre saint maître), ou tout simplement Rabbi.
Yehuda Hanassi naît, selon un midrash souvent répété, le jour même où Rabbi Akiva meurt en martyr. Le Talmud y voit le résultat de la Providence, Dieu ayant donné au peuple juif un nouveau dirigeant d’envergure, au moment où celui de plusieurs générations disparaît.
Rabbi Juda décède à Tsippori et est enterré à Beït-Shéarim.
La Mishna se veut le pendant oral de la Torah: elle ne discute pas de l’origine de la prescription de réciter le Shema Israël deux fois par jour mais du moment de son accomplissement.
Tout savoir sur la Michna : qui, quoi et quand?
La Michna est la base de toute la Torah Orale, elle est l’explication indispensable à la compréhension de la Torah Ecrite.
Suite à la révélation au Mont Sinaï, Moché Rabbénou rassemble le peuple et leur dit : « Voici les‘Houkim, les Michpatim et les Torot que nous a remis Hachem, entre Lui et Son peuple sur le Mont Sinaï, par le biais de Moché ».
Les ‘Houkim sont les lois dont on ne comprend pas la raison et que nous accomplissons car nous sommes fidèles au Maître du Monde qui nous les a ordonnés. Les Michpatim sont les lois dites rationnelles, elles sont compréhensibles dans leur ensemble, et nous pouvons concevoir la raison de leurs accomplissements.
Mais que signifient les Torot – Torah au pluriel?
Ce verset nous enseigne que la Torah est unique et se divise en 2 parties : la Torah Ecrite et la Torah Orale, et il est interdit de les dissocier.
Rabbi Yo’hanan nous enseigne : « Hachem n’a conclu d’alliance avec le peuple d’Israël que pour l’enseignement oral », comme il est écrit « car sur ces paroles J’ai conclu une alliance avec toi et Israël » (Chemot 34,27). Les 613 Mitsvot de la Torah Ecrite sont exprimées de manière concise et parfois même en quelques mots. Afin d’expliquer les Mitsvot, leurs champs d’application et leurs détails, nous avons besoin de la Torah Orale.
Par exemple, sur le commandement positif de mettre les Téfilines, il est écrit dans la Torah (Dévarim 6,8) : « Tu les attacheras en signe sur ta main et elles seront en fronteau entre tes yeux ». Mais il n’est pas écrit ce que doivent contenir les Téfilines et quelle doit être leur apparence. Comment savons-nous qu’elles doivent être carrées et de couleur noires ? Ce sont des questions pertinentes, et cela concerne de nombreux détails de la Mitsva des Téfilines. Toutes les explications ont été transmises par le biais de la Torah Orale. Néanmoins, tous les juifs, quelque soit l’endroit où ils se trouvent, ont mis les mêmes Téfilines, comme cela a été transmis de génération en génération.
Concernant la Mitsva de la Ché’hita (l’abatage rituel des animaux Cachères), il est écrit dans la Torah (Dévarim 12,21) : « Tu sacrifieras comme Je t’ai ordonné ». Mais aucun ordre n’a été donné dans toute la Torah sur la façon de pratiquer l’abatage ! Il ne fait aucun doute que cela a été transmis par la Torah Orale. Chaque juif a pratiqué la Mitsva de l’abatage rituel durant toutes les générations et avec tous les détails écrits dans la Torah Orale.
Des centaines d’années avant même la naissance des Sages de la Michna et de la Guémara, chaque juif mettait les Téfilines de la même manière qu’aujourd’hui. Chaque Mitsva était accomplie dans les moindres détails, comme la Torah Orale nous l’a prescrit.
L’explication de la Torah a été donnée à Moché sur le Mont Sinaï de la Bouche même du Tout Puissant. De nombreuses lois qui ne sont pas écrites clairement dans la Torah ont donné lieu à l’expression « Halakha LéMoché MiSinaï » (loi transmise à Moché sur le Mont Sinaï). Le détail de ces lois a été transmis par la suite de génération en génération, comme il est dit dans la première Michna de Pirké Avot. Apres la période des Sages de la Grande Assemblée, commence la période des Tanaïm, qui sont les Sages de la Michna.
Torah orale… écrite !
Lors de la septième génération après Hillel Hazaken, vivait Rabbi Yéhouda Hanassi. Il était le président du Grand Sanhédrin.
A son époque, les décrets contres les juifs se multipliaient, et le peuple d’Israël a commencé à être dispersé aux quatre coins de la Terre. Rabbi Yéhouda Hanassi (surnommé Rabbi) constata que le peuple éprouvait des difficultés à se souvenir de la Torah Orale, et décida donc de compiler l’ensemble des paroles de la Torah à l’écrit : c’est la Michna.
Structure
Il structura la Michna sous forme de six groupes appelés Sédarim. Chaque Séder est composé de plusieurs Traités. Chaque Traité est composé de plusieurs chapitres, eux-mêmes comprenant des Michnayot. C’est le Chass (initiales des mots Chisha Sédarim).
Les six Sédarim sont : Zra’im, Mo’èd, Nachim, Nézikin, Kodachim, Taharot.
Le Séder Zra’im traite des Mitsvot qui dépendent de la terre, c’est-à-dire qui concernent l’agriculture dans son ensemble : le prélèvement de la dîme, de la ‘Hala, les prémices des fruits, et les dons aux pauvres par le biais de la récolte. La premier Traité est Brakhot et nous explique entre autres les lois concernant les bénédictions sur les fruits des récoltes.
Le Séder Mo’èd traite des lois des différentes fêtes du calendrier juif, et principalement du Chabbath.
Le Séder Nachim traite des lois relatives au couple, c’est-à-dire le mariage, le divorce, la Kétouba. Il traite également des lois des vœux et des lois de l’isolement, qui sont des sujets relatifs au couple.
Le Séder Nézikin traite des lois juridiques et pénales en cas de litige avec son prochain. On retrouve parmi les traités Baba Kama, Baba Metsia, Baba Batra, Makot, Avot…
Le Séder Kodachim regroupe les lois concernant les différents sacrifices et le service dans le Beth Hamikdach. Ce sont des traités comme ‘Houlin, Ména’hot, Tamid…
Le Séder Taharot traite des lois de pureté et d’impureté.
Quel rapport avec le Talmud?
La Michna a été écrite il y a plus de 1800 ans. De nombreuses Michnayot n’ont pas été retenues et sont restées en-dehors du cadre de la Michna ; on les appelle les Braïtotes.
Les élèves de Rabbi Yéhouda Hanassi les ont rassemblées selon les sujets, et elles ont été écrites dans la Tossefta.
Le Talmud de Babel et de Jérusalem regroupe les paroles des Amoraïm, les Sages du Talmud, qui traitent des différentes explications de la Michna.
La Michna est la base de toutes les lois de la Torah, car le Talmud a pour but d’expliquer dans les moindres détails les paroles de la Michna.
Les Richonim ont pour but d’approfondir le Talmud, et les Posskim (décisionnaires) comme le Choul’han Aroukh fondent leurs lois à partir de la Michna et du Talmud.
La Michna nous éclaire dans notre chemin pour atteindre une vie en parfait accord avec la Torah.
Rav Itshak ‘HAVIV
Partagé par Terre Promise ©
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