Découvertes

La plus grande découverte archéologique mondiale

29 novembre 1947. Alors même que les Nations unies votaient la fin de la Palestine mandataire britannique et établissaient deux Etats – Juif et arabe – en Palestine, le fondateur de l’archéologie juive sur la Terre d’Israël tenait entre ses mains l’un des plus grands trésors historiques de tous les temps : Les rouleaux de la mer Morte.

Dans son journal, ce soir-là, le professeur Eleazar Sukenik avait écrit : « Aujourd’hui, on m’a montré un morceau de rouleau. Je n’ose pas écrire ce que j’en pense ».

Eleazar Sukenik, photographié en 1951

Le jour suivant, les implantations juives, sur tout le territoire, étaient attaquées mais le professeur de l’Université hébraïque de Jérusalem savait qu’il devait se rendre à Bethléem pour acquérir tous les fragments de rouleaux possible avant que cette opportunité ne disparaisse.

Rapidement, Sukenik avait demandé des conseils sur des voies de passage sûres pour son déplacement à son fils, un officier de la défense secrète appelé Yigal Yadin (qui devait devenir plus tard général, puis politicien avant de finalement suivre les traces de son père en archéologie).

Selon une transcription d’une conférence donnée dans les années 1950, le fils aurait dit à son père : « En tant que militaire, j’ai répondu qu’il ne devait pas effectuer ce voyage, en tant qu’archéologue, qu’il devait y aller ; et en tant que fils – que mon opinion était réservée ».

Sukenik avait alors récupéré les autres rouleaux et fragments détenus par un antiquaire de Bethléem. Après une étude minutieuse, il avait organisé une conférence de presse pour présenter ses conclusions initiales dans l’immeuble à moitié détruit de l’Agence juive, dans une ville de Jérusalem déchirée par la guerre.


Un long article paru en 1955 dans le New Yorker dépeint l’image du pilonnage quotidien des quartiers de la Nouvelle Jérusalem entre « trois et cinq heures, tous les après-midis » – exactement à l’heure et dans l’un des quartiers choisis pour cet événement organisé pour la presse.

« Pour s’y rendre, il fallait du courage. Un correspondant américain s’est évanoui dans la rue, sur le chemin, et il a dû être pris en charge par ses collègues. Les journalistes ont été sidérés lorsque Sukenik, qui paraissait très peu perturbé par les éclats et les explosions autour de lui, a annoncé la découverte des rouleaux de la mer Morte », avait écrit le journaliste Edmund Wilson.

Alors que Sukenik décrivait sa trouvaille, « un obus a explosé. Les reporters avaient tout d’abord été irrités qu’on leur ait demandé de risquer leur vie pour de vieux manuscrits mais ils ont finalement été impressionnés par l’enthousiasme triomphant du savant ».

Aujourd’hui, les rouleaux de la mer Morte sont largement considérés comme « LA » découverte archéologique du 20e siècle. Parallèlement au domaine de l’archéologie israélienne lui-même, des méthodologies scientifiques entières et des innovations technologiques consacrées à leur préservation ont été développées depuis leur trouvaille spectaculaire.

Tandis que les chercheurs s’asseyaient, la cigarette entre les lèvres, touchant les fragments antiques à mains nues – et les voyant souvent se désintégrer entre leurs doigts – le laboratoire des rouleaux de la mer Morte de l’Autorité des Antiquités israéliennes présente aujourd’hui une atmosphère qui appartient résolument à l’ère spatiale. Ce qui n’est guère étonnant : Avec à sa tête Pnina Shor, cette unité immaculée utilise des techniques d’imagerie high-tech qui émanent directement du laboratoire de propulsion par réaction de la NASA.

La cheffe de l’unité des rouleaux de la mer Morte au sein de l’Autorité des antiquités israéliennes Pnina Shor inspecte un fragment du rouleau 11QPsalm

Même s’ils sont les joyaux de la couronne de l’archéologie israélienne, les rouleaux de la mer Morte ne sont qu’une pièce du puzzle antique que les chercheurs tentent actuellement de déchiffrer alors qu’ils revisitent le passé pour esquisser une image plus claire de ceux qui ont foulé cette terre bien avant la fondation de l’Etat juif.


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