Horrifié, je suis horrifié, quand je lis que “les Juifs ont été accueillis par les arabo-musulmans en Afrique du Nord”, alors qu’ils sont, preuve historique à l’appui, arrivés après la destruction du 1er Temple par Nabuchodonosor, et qu’à l’époque, cette terre n’était ni arabe, ni musulmane.
Les juifs ont été chassés de chez eux au lendemain de la décolonisation.
De 120 000 en Tunisie, ils sont passés à 1000 aujourd’hui, et en Algérie, où ils étaient 140 000 jusqu’à 1961, il n’y a plus aucun Juif.
Leur présence au Maroc a également subi une forte érosion, et ils ne sont plus que quelques milliers.
Les Nord-Africains qui vivent dans l’ignorance de leur histoire ne peuvent pas savoir que les Juifs, arrivés dans l’île de Djerba en même temps ou presque que les Phéniciens, ont construit la 1ère synagogue hors Israël en 568 avant notre ère, la Ghriba, témoin de la présence plurimillénaire du monothéisme en Afrique du Nord.
Cette synagogue, qui devrait faire la fierté des Nord-Africains montre que leur terre était juive bien avant l’Occident.
Nul manuel d’histoire en Afrique du Nord ne leur enseigne que leur terre a été l’une des premières terres au monde à avoir été irriguée par le judaïsme.
Une véritable chape de plomb a été posée sur l’histoire des Juifs en Afrique du Nord, dont le point de départ coïncide paradoxalement avec la fondation de Carthage. C’est un sujet tabou, totalement occulté.
N’étant pas historien moi-même, je ne puis m’étendre davantage sur le sujet, mais il devrait nous interpeller tous. Tant les Phéniciens que les Juifs de Djerba sont originaires de la même région, et le Panthéon des Carthaginois serait autant hébreu que polythéiste, et dédié au dieu Baal, outre les affinités linguistiques entre les Phéniciens et les Juifs de Djerba.
Aucun historien nord-africain n’est capable d’explorer cette piste et de mettre en lumière l’importance du caractère juif de l’histoire de l’Afrique du Nord.
Les juifs ont été à la pointe du combat contre les premiers envahisseurs arabo-musulmans sous l’égide de la Reine judéo-berbère Kahina, morte au champ de bataille au début du VIIIe siècle, et dont le nom est maudit en Afrique du Nord comme celui du chrétien Koceila.
On ne saurait non plus passer sous silence le rôle très important des juifs dans l’essor de Kairouan, 3e ville sainte de l’islam, où brillaient des grands linguistes juifs, et qui fut détruite au 11e siècle par les Banu Halal et leurs alliés, les Banu Souleim.
Les Juifs ne peuvent pas avoir été accueillis sur une terre qui était la leur, une terre qu’ils ont marquée de leur empreinte, qu’ils ont judaïsée en bonne partie, comme peuvent l’attester les milliers de patronymes d’origine juive et arabisés. Ils ont été chassés de chez eux, forcés de quitter la terre de leurs aïeux, dépossédés et spoliés de tous leurs biens, et jamais dédommagés à ce jour.
Des Berbères judaïsés sont devenus aussi des étrangers à leur propre terre.
Les populations nord-africaines vivent dans le déni de leur mémoire juive.
© Salem Ben Ammar pour Dreuz.info.
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