JOSEPH souverain du Royaume juif d’HIMYAR
Himyar est un royaume antique du Yémen qui connut son apogée au début du Ier siècle en constituant un Empire qui contrôlait une grande partie de l’Arabie méridionale. Ses habitants sont appelés Himyarites ou parfois Homérites.
Joseph, roi du Yémen est un roman historique, il décrit la conquête et l’unification du Yémen par un roi juif, Yûsuf, au VIe siècle de notre ère, cent ans avant l’arrivée de l’Islam.
Les actions et les batailles se situent, d’un coté, dans le cadre des rivalités de l’empire romain de Byzance et les Perses, et de l’autre, localement entre le royaume d’Himyar, qui a unifié, à cette époque, les différentes tribus du Yémen, et les Abyssins, majoritairement chrétiens.
Le conteur Jacob de Tibériade, traverse ce début de siècle et participe à l’histoire comme conseiller très proche du roi » Yûsuf « . Exilé et réfugié en Chine, il y devient un riche marchand et un notable.
Depuis la défaite de Bar Kokhba, l’Histoire du peuple juif n’a été souvent qu’une suite de massacres et pogroms jusqu’à la création de l’État d’Israël. Mais est-ce bien vrai?
L’Histoire est écrite par les vainqueurs qui ont toujours occulté ce qui leur déplaisait. Des recherches ont permis de découvrir des éléments plus étayés sur ce qui paraissait ne devoir être que légendes.
Après la dispersion du peuple d’Israël, des royaumes juifs ont été crées et survécus quelques dizaines, voire quelques centaines d’années, avant d’être détruits à leur tour par des voisins trop puissants.
Le Royaume d’Himyar, ancien nom du Yémen, au début du VIème siècle de nôtre ère, dont l’histoire a été occultée, tant par les Chrétiens que par l’Islam, jusqu’au XIXème siècle a été redécouvert lors des recherches épigraphiques par un rabbin français Joseph Halévy qui a relevé de gravures rupestres au Yémen et dans le sud de ce qui est actuellement l’Arabie Saoudite.
Du IIIème siècle jusqu’à la première moitié du VIème siècle, le monothéisme était déjà fortement implanté au Yémen.
Le Judaïsme et la Chrétienté y tenaient, tour à tour, la dragée haute selon les résultats des batailles et les alliances. Le pays, centre du commerce international de l’époque et enjeu de la rivalité géopolitique entre les Empires Byzantins et Perses voisins, était morcelé en petits royaumes, Saba, Himyar, Qataban, Hadrawmawt,
Dhu-Raydan.
L’histoire du roi Joseph, Yûsuf As’ar Yath’ar, quelquefois appelé aussi Dhû Nuwâs se déroule sur une courte période pendant le premier quart du VIème siècle de notre ère.
Vers 519, soutenu par les Byzantins, le Négus Kaleb Ella Asbeha installe le chrétien Madîkarib Yafur sur le trône de Himyar.
C’est alors qu’au début 521 un roi juif, nommé Joseph, Yûsuf As’ar Yath’ar, tente de reconquérir et de réunifier le Yémen, alors que les Ethiopiens ne peuvent réagir à cause de l’hiver, période de vents violents en mer Rouge. Il est accompagné par les ducs du Royaume d’Himyar.
Au mois de juin de l’année 522 de l’ère chrétienne Yûsuf fait le siège de Zafâr, la capitale du royaume de l’usurpateur chrétien. Rapidement, la ville tombe et son prédécesseur, battu, s’enfuit.
Le roi Yûsuf As’ar Yath’ar ordonne à son commandant en chef de tuer les Abyssins et fait
brûler l’église. Le roi fait de Zafâr sa capitale permanente. Il nomme un conseil de régence, dirigé par l’un de ses frères sans pouvoir immédiat, mais chargé de la direction des affaires de l’Etat quand le roi sera en campagne.
En effet, le pays est encore loin d’être pacifié et, trois mois après avoir pris Zafâr les troupes de Joseph doivent repartir faire la guerre contre Najrân au nord du pays.
Cette ville est gouvernée par un évêque chrétien du nom d’Aréthas, al-Harith ben Ka’b. Elle est peuplée en majorité de Chrétiens et de païens. Ses fortifications sont imposantes. Après un échec ses lieutenants pour obtenir sa reddition est un échec, Yûsuf doit entreprendre, lui-même, le siège de cette ville de septembre 522 à octobre 523 jusqu’à ce que la soif et la famine la fassent se rendre.
Le siège dure depuis deux mois quand les Chrétiens demandent des pourparlers : la ville allait se rendre et les conditions qu’ils proposaient sont acceptées.
Après quelques jours de calme, les attentats se multiplient sans qu’Aréthas, qui continue à détenir le pouvoir sur les Chrétiens, ne paraissent souhaiter calmer les choses. Yûsuf craint de plus en plus une intervention des Byzantins qui sont maintenant informés de longue date des évènements de la région. Alors la situation dérape : Yûsuf tue ou fait tuer l’évêque et ses troupes anéantissent les forces chrétiennes. On dénombre plusieurs milliers de tués.
La bataille de Najrân est terminée, mais pour contrôler la ville il faut qu’une communauté juive y soit implantée. Pour cela Yûsuf doit y installer quelques colons et convertir la population au judaïsme.
Les Chrétiens vont dramatiser les évènements. Les Juifs sont accusés d’avoir voulu convertir les chrétiens de la ville de force au judaïsme et d’avoir exécuté après d’affreux supplices ceux qui refusaient. Ces massacres auraient duré jusqu’en novembre 523. Le traître Aréthas fut considéré comme un martyr par les Chrétiens.
Au total, l’expédition, s’était soldée par douze mille cinq cents tués ennemis, onze mille prisonniers et un butin de deux cent quatre-vingt-dix mille chameaux, vaches, moutons et chèvres.
Les réactions de Justin, l’Empereur chrétien de Byzance, et de Justinien, son neveu et Général en Chef, seront violentes. D’autant plus que la version qu’on leur a présentée, est celle d’un massacre de Chrétiens innocents qu’on voulait convertir de force. Par une sorte d’inversion des sévices qu’ils faisaient subir aux Juifs dans le Nord, le clergé chrétien agrémente les massacres de scènes de viols, de parents devant, eux-mêmes, sacrifier leurs enfants, etc…
L’Empereur byzantin ne pouvait rester sans réaction face à ses prélats et les autorités religieuses d’Alexandrie qui jetaient de l’huile sur le feu, mais il savait aussi qu’il ne pouvait dégarnir ses forces des fronts nord et est. La pression perse était trop forte et Himyar était un territoire reculé qui n’était pas prioritaire.
Il se souvient alors que l’Abyssinie est un royaume chrétien ennemi héréditaire d’Himyar. Une aide est envoyée par Byzance au Négus Kaleb, pour l’aider dans sa guerre de reconquête.
Mais l’hiver vient et empêche toute navigation entre l’Abyssinie et Himyar. La seule baie où un débarquement en nombre est possible, au sud, est la baie de Maddabân où se trouvent un port important et une base militaire. Yûsuf s’y rend immédiatement pour la protéger.
Maddabân est un village de pécheur au nord des détroits. La ville basse occupe une vaste zone en bordure de mer. Une colline commande l’entrée de la baie sur laquelle sont construites des fortifications.
Yûsuf entreprend les travaux d’aménagement appropriés à la défense de la ville contre toute attaque venant de la mer mais néglige, et cela lui sera fatal, de la fortifier contre une attaque qui viendrait de la terre. Un officier a l’idée ingénieuse de tendre une énorme chaîne en fer entre les deux pointes extrêmes commandant l’entrée de la baie. Cette chaîne immergée à faible profondeur déséquilibrera, bloquera, tout navire important, dont le tirant d‘eau est supérieur à cette profondeur. Ces navires en heurtant la chaîne se briseront les uns contre les autres.
En mai 525, des messagers venant d’Abyssinie informent Yûsuf que la flotte abyssinienne est prête à partir au combat armée de soldats indigènes commandés par des officiers romains.
Les troupes de Yûsuf se rassemblent à Maddabân. La bataille s’engage début novembre 525. Le premier choc semble donner raisons aux optimistes. Les troupes royales ont été
correctement placées sur leurs positions et les premières galères abyssiniennes s’éventrent sur la chaîne. La flotte abyssinienne doit refluer vers la haute mer. Mais le lendemain une armée immense, qui a débarqué en toute tranquillité pendant la nuit à trente stades de la ville de Makhwân, a, sans coup férir, encerclé les forces juives. Les différentes divisions abyssiniennes ont occupé pendant la nuit les collines qui entourent la ville. Le piège s’est refermé.
Une bataille frontale est livrée. Les troupes du Négus ont la supériorité numérique, les Juifs sont le dos à la mer. Le choc est terrible et les troupes de Yûsuf sont décimées. A partir de la l’Histoire s’arrête et la légende prend le pas : selon les versions, Yûsuf serait mort au combat ou serait entré avec son cheval dans la mer et se serait noyé ou encore se serait enfui sur un boutre avec l’espoir de reconstituer plus tard ses forces militaires et prendre sa revanche.
Mais la défaite de Maddabân sonne le glas du royaume juif de Himyar. Le Yémen est alors officiellement Chrétien de la fin des années 530 aux années 570.
Les Juifs qui dominaient l’empire Himyarites depuis 380 ne comptent plus guère. Kaleb en a fait massacrer un très grand nombre.
Photo de présentation : Inscription juive, Zafâr, Ve siècle
Inscription CIH 543 : « Que soit béni et loué le nom de Rahmanân qui est au ciel et Israël et leur dieu, Seigneur des Juifs qui a aidé son serviteur Shahrum et sa mère Buddum et son épouse Shamsum et leurs enfants
». L’auteur himyarite de cette inscription se réclame du judaïsme. Rahmanân est le nom donné au dieu unique par les juifs et chrétiens de l’Arabie préislamique. L’inscription vient de la capitale du royaume himyarite, Zafâr.
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