Histoire des peuples

L’exclusion des Juifs des pays arabes aux sources du conflit – 1

Pourquoi ce livre ?

La revendication du droit au retour par les Palestiniens lors de la conférence avortée de Camp David II de l’été 2000 a donné le signal d’une entreprise mondiale de délégitimation de l’État d’Israël et du mouvement national juif qu’est le sionisme.

Cliquez l’image pour acheter ce livre sur Amazon

Ses promoteurs ont habilement et subrepticement disséminé dans l’opinion publique internationale l’idée qu’une injustice fondamentale avait entaché la création de l’« État des Juifs » qu’avait rêvé Herzl : le dépouillement d’un peuple autochtone innocent au profit d’une population (même pas un « peuple ») étrangère constituée des réfugiés ayant survécu à l’extermination des Juifs en Europe.

C’est cette « scène primitive » mythique qui s’est vue depuis reproduite à l’infini pour saper la légitimité du sionisme et plus profondément du peuple juif comme acteur de l’histoire. C’est le scandale moral qu’elle intime aux consciences qui sous-tend la culpabilité de principe d’Israël qui préside couramment à l’examen du conflit palestino-israélien.

Or cette vision des choses, tout comme les conclusions auxquelles elle conduit, est moralement, politiquement, historiquement malhonnête.

Si le drame des réfugiés palestiniens est bien réel, il ne constitue qu’une partie de la vérité historique.

Aux alentours de la période qui voit environ 585 000 Palestiniens [1] quitter le territoire où était censé s’ériger l’État d’Israël selon la décision de l’ONU – et que les États arabes attaquent alors –, environ 900 000 Juifs quittent le monde arabe ou en sont expulsés, en y abandonnant leurs biens. 600 000 d’entre eux immigrent en Israël, dans ce qui devient dès lors objectivement un échange de populations comme il y en eut tellement dans l’après-guerre…

Constituant très rapidement la majorité de la population israélienne, ils n’étaient ni rescapés de la Shoah, ni originaires d’Europe. La terre où ils se rendaient constituait une entité politique souveraine juive, dix-huit siècles avant même que l’on ait entendu parler de l’Islam.

C’est à restaurer et affirmer cette histoire que ce recueil de textes est consacré.

Une partie de ces articles fut présentée devant un immense public lors d’un colloque international mémorable tenu à Paris sous l’égide du Congrès juif mondial et du Congrès juif européen (« L’exode oublié : l’exclusion des Juifs des pays arabes et le contentieux israélo-arabe », le 16 décembre 2001). Il propose une lecture radicalement nouvelle et iconoclaste des événements et réalités méconnus et occultés de cette histoire, en les replaçant dans le contexte des faits, des témoignages et de l’analyse.

Présentation des faits

En 1945, il y avait environ 900 000 Juifs dans les pays arabes, d’établissement bien plus ancien que la conquête arabe. Ils ne sont plus aujourd’hui que quelques milliers (surtout au Maroc et dans un pays islamique comme l’Iran).

Plus de 600 000 ont trouvé refuge en Israël et 300 000 en Europe et dans les Amériques.

Bien avant le départ des puissances coloniales et la création de l’État d’Israël, la xénophobie des mouvements nationalistes arabes les avait engagés au départ.

Une série de pogroms avaient éclaté dans plusieurs capitales : en Irak en 1941 (le Farhoud, c’est-à-dire le pogrom), à Tripoli en Libye en 1945, en Syrie en 1944 (la majeure partie des Juifs quitta alors le pays), à Alep et Aden en 1947.

En 1948, la guerre décrétée contre l’État d’Israël au lendemain de sa proclamation – et perdue – par six États arabes devait conduire à une aggravation de la condition juive.

De 1948 à 1949, des centaines de Juifs furent internés dans des camps en Égypte.

En 1956, la nationalité égyptienne fut retirée aux « sionistes » (le sionisme : « non une religion mais le lien matériel et spirituel entre les sionistes et Israël »).

En 1957, leurs biens furent mis sous séquestre.

En Irak, en 1948, le sionisme fut rangé dans la catégorie des crimes d’opinion, passibles de sept ans de prison et d’une amende.

En 1950, ils y furent privés de leur nationalité et, en 1951, dépouillés de leurs biens. Cette même année, la synagogue de Bagdad où les Juifs s’enregistraient pour l’émigration fut la cible d’un attentat.

Dans la péninsule Arabique, même expulsion par la violence et l’intimidation.

Dès le début du xxe siècle, l’exclusion avait durement frappé les Juifs yéménites (16 000 émigrèrent de 1919 à 1948). La mise en pratique de la loi islamique prônant l’islamisation forcée des orphelins poussa définitivement les Juifs du Yémen sur les voies de l’exode qui les conduisirent vers Israël.

Les Juifs du Najran, région voisine annexée par l’Arabie Saoudite, se joignirent à eux (43 000 Juifs en 1948-1949). Victimes d’un subterfuge du pouvoir, ils furent dépouillés de tous leurs biens.


Quant aux Juifs d’Afrique du Nord, le pouvoir français les avait libérés de la condition opprimée du dhimmi, que ce soit en leur accordant la citoyenneté ou en neutralisant le dispositif islamique de la condition juive. Son retrait, à la suite de l’Indépendance, signifiait unanimement pour les Juifs la fin de leur liberté.

Vérification a posteriori de ce pronostic : c’est l’Algérie du FLN qui a décrété, en 1963, qu’il fallait avoir un père et des grands-parents paternels de statut personnel musulman pour être algérien, alors qu’il n’y avait quasiment plus de non-musulmans…

Ils partirent en masse dans les années 1950-1960.

Ainsi, 129 539 Juifs d’Irak, 37 395 Juifs d’Égypte, 50 619 Juifs du Yémen et d’Aden, 8 523 Juifs de Syrie, 4 032 Juifs du Liban, 35 802 de Libye, 52 118 de Tunisie, 24 067 Juifs d’Algérie, 266 304 Juifs du Maroc trouvèrent refuge en Israël, pour la plus grande part entre 1948 et 1958 et en moindre mesure de 1970 à 1980, témoins du « péché originel » des États-nations arabes qui se livrèrent à une véritable purification ethnique quand ils se constituèrent.

Celle-ci n’est bien évidemment pas dénuée de lien avec la guerre de 1948. En 1949, une réunion de diplomates arabes à Beyrouth prôna l’expulsion des Juifs de leur pays en représailles de l’exode palestinien…

La raison d’une occultation

par Shmuel Trigano

Haïfa. 1950. Sha’ar Ha’aliya Camp de transit. Photo de Robert Capa. Une photo exemplaire de l’occultation de l’exode des Juifs des pays arabes car elle fut souvent produite pour illustrer le drame palestinien…
Comment est-il possible qu’une séquence historique aussi massive, bien plus lourde que celle de l’exode palestinien – puisqu’elle concerne une population bien plus importante – ait été passée sous silence ou plus exactement occultée dans la conscience collective et sur la scène internationale?

Les raisons en sont multiples et impliquent tous les acteurs du conflit, et tout d’abord les premiers concernés, ceux qui ont été les objets et les victimes de ce gigantesque transfert de population qui a orchestré la fin précipitée d’une civilisation millénaire.

Pourquoi les sépharades n’ont-ils pas construit la mémoire de leur déracinement et de leur exil, à l’instar de la mémoire de la Shoah ou de la mystique politique arabo-palestinienne du « droit au retour »?

Pourquoi certains d’entre eux ont au contraire systématiquement œuvré pour l’étouffer en propageant des versions idéologiques qui n’avaient pour but que de priver ce groupe humain de sa mémoire et de son identité, en lui interdisant notamment de faire le deuil du traumatisme engendré par la fin de son monde?

On ne peut, en tout cas, leur reprocher de s’être complu dans ce que d’aucuns appellent « la concurrence des victimes » ni d’avoir développé une morale victimaire et une identité nourrie du malheur. C’est après tout un signe de santé mentale et de force morale car la vie a très vite repris le dessus et sécrété ses engendrements et ses constructions.

Si aujourd’hui il est impérieux de rétablir cette mémoire et de la faire reconnaître, c’est bien parce que cette réserve et cette pudeur du monde sépharade ont été tenues pour de l’inexistence ou de la démission. C’est dans ce non-dit que s’est engouffrée une manipulation idéologique qui a retranché de l’histoire l’expérience et le témoignage des Juifs du monde arabe pour ruiner en définitive la moralité de leur survie et de leur continuité dans l’État d’Israël…

On comprend en effet l’utilité de cette occultation pour servir les fins de la cause palestinienne et de l’antisionisme.

Les avocats de la disparition ou de l’abaissement de l’État d’Israël, qui se veulent des modèles de vertu et d’humanisme, ne peuvent fonder leur doctrine exterminatrice que sur l’argument du caractère artificiel de l’État d’Israël, et donc de sa nature idéologique et violente.

Rappelons-nous qu’au moment où ils relancent le thème du droit au retour, les Palestiniens affirment qu’il n’y eut jamais de temple sur le mont Moria, devenu « Esplanade des Mosquées »… Selon le négociateur américain, Denis Ross, c’est même la seule nouveauté du discours palestinien à Camp David II.

Ce qui est en jeu avec l’occultation de l’histoire des Juifs du monde arabe concerne en fait bien plus que la légitimité de la présence juive sur la Terre d’Israël, au regard de l’histoire. C’est la réalité même d’un peuple juif. Cette occultation permet en effet, réversiblement, d’identifier les Israéliens comme une population étrangère, venue d’Europe, composée de réfugiés de la Shoah, en quête d’un abri pour fuir les persécutions. Et non comme un peuple historique, inscrit dans la configuration régionale et une histoire qui ne serait plus seulement humanitaire mais aussi politique.

La mémoire de l’exclusion des Juifs du monde arabe viendrait perturber jusqu’à la détruire cette construction idéologique mensongère. L’argument que les Juifs furent heureux dans le monde arabe constitue effectivement un argument clef du discours palestinien et antisioniste. Il revient souvent sous la plume d’Edward Saïd.

Cette manipulation idéologique de la réalité fut possible parce qu’elle chevauchait une vague historique qui lui était favorable : le tiers-mondisme et la culture de la culpabilité post-coloniale de l’Occident.

Le monde arabo-islamique s’y voyait consacré comme la victime absolue au point que l’on ne puisse imaginer la possibilité même qu’il soit aussi coupable, intolérant ou impérialiste.

C’est ce qui a fait le lit au mythe de l’idylle judéo-arabe, de l’âge d’Or de Cordoue, de l’hospitalité et de la tolérance du monde arabe qui, par ces qualités, se serait foncièrement distingué des turpitudes de l’Europe et qui fait dire encore aujourd’hui, en dépit de la réalité passée et présente, que l’antisémitisme n’a jamais concerné que l’Europe chrétienne.

Certains milieux sépharades se sont faits eux-mêmes les propagateurs de ce beau rêve qui trahit la mémoire de leurs ancêtres – dans la plus pathétique ignorance des annales de leur propre histoire – au point de dispenser les sociétés arabes d’un examen de conscience purificateur concernant leur passé autant que leur présent.

La conséquence la plus grave de cette amnésie rend le conflit actuel incompréhensible, en le coupant de ses antécédents historiques.

Les sépharades sont en effet les témoins à charge de l’histoire contemporaine. On ne peut en trouver meilleure preuve dans le fait qu’il n’y a quasiment plus de communautés juives dans le monde arabe aujourd’hui.

Dès que le retrait des puissances occidentales dans ces pays était devenu évident, les Juifs avaient très vite compris qu’ils n’y avaient plus aucun avenir, sous peine de retomber dans la condition inférieure du dhimmi de l’islam. La majeure partie de ces Juifs n’ont alors trouvé de salut que dans le jeune État d’Israël qui leur accorda la citoyenneté, démontrant avec force que ce transfert et l’évidence de sa finalité (l’État d’Israël) manifestaient un véritable acte d’autodétermination d’une minorité opprimée du monde arabe, au cœur même de la géographie arabe, c’est-à-dire dans l’État d’Israël.

La majeure partie de la population israélienne est ainsi directement issue de l’histoire et de la géographie du monde arabo-islamique et non des camps de la mort européens, comme le veut le mythe dominant. En l’occurrence, la condition sépharade fut le témoin de l’intolérance et de l’exclusivisme propres aux nouveaux États arabes. La purification ethnique qui se produisit alors est inscrite dans l’acte même de leur fondation.

Mais l’occultation de cette histoire devait être surtout le fait d’Israël et du sionisme. Si on laisse de côté les difficultés considérables d’installation et surtout d’insertion que connut l’immigration des sépharades dans ce pays, une tournure d’esprit spécieuse des élites politiques et intellectuelles leur rendit impossible de faire mémoire de la disparition de leur monde et des circonstances qui la produisirent. Ils étaient devenus (avec bonheur) des citoyens israéliens en vertu de la Loi du Retour et se virent dénier leur condition de réfugiés.

Un Juif ne pouvait ni ne devait être un « réfugié » ni un « exilé » dans l’État d’Israël. Cette pensée idéologique sommaire scella l’occultation de la mémoire sépharade. Elle était sans aucun fondement dans le réel car on peut devenir citoyen d’un pays – fût-il le pays électif des Juifs – tout en ayant été un réfugié, parce que l’on a dû quitter son pays et ses biens en catastrophe du fait d’une menace imminente.

Et de fait, les immigrants des pays arabes vécurent un certain temps dans des camps de transit très sommaires, les maabarot, avant d’être dirigés vers des « villes de développement » spécialement constituées à leur intention.

Elle était aussi injuste car la condition de réfugié avait été reconnue aux rescapés de la Shoah sans que ces mêmes élites n’aient jamais songé à discréditer l’idée du lien entre l’État d’Israël et les rescapés de la Shoah. C’est ce lien qui rendit possible la demande de réparations envers l’Allemagne à travers laquelle les rescapés de la Shoah revendiquèrent (à juste titre) des réparations des spoliations subies à titre de « réfugiés » ayant fui l’Allemagne.

Cette exigence, ainsi exclusivement formulée à l’encontre du monde sépharade, les priva, plus profondément, non seulement de leur mémoire mais, plus gravement encore, de leur identité. Ce fut là, sans doute, la racine de leurs déboires ultérieurs dans la vie israélienne. Cette dénégation – encore défendue aujourd’hui par certains milieux de l’intelligentsia israélienne – accrédite l’idée que l’État d’Israël trouve ses fondements dans la Shoah : fondement humanitaire plus qu’historique. Elle s’inscrit dans une configuration idéologico-politique et identitaire plus large qui est le propre d’une partie de la société israélienne, en rupture de ban avec l’héritage de l’histoire juive.

Pourquoi le monde sépharade renonça-t-il si facilement à sa mémoire et à son identité?

Nous y avons vu une marque de santé et de force vitale. En effet, tant qu’une identité est vivante, elle ne se sait pas exister. On ne parle d’identité que lorsqu’elle est morte… Ces sépharades ne se savaient pas être une famille séparée dans le peuple juif. Ils se considéraient tout simplement comme des Juifs et leur « montée » en Israël ne pouvait être que la réunion avec tout le peuple juif.

Beaucoup vécurent ainsi ce moment avec une conscience messianique de fin des temps qui occulta la souffrance de la fin de leur monde et la nécessité d’en faire le deuil et d’en faire mémoire. Ils firent l’impasse sur cette expérience. C’est ce qui fut à la source de leurs déboires ultérieurs. On attendit d’eux d’être les exemples mêmes du bonheur du retour à Sion, nonobstant le fait que la plus grande partie des vagues d’immigration précédentes avait été le produit de persécutions et de drames collectifs.

L’alya des Juifs des pays arabes était une alya de détresse mais l’héritage prophétique de leur culture la leur faisait vivre avec l’enthousiasme de l’accomplissement du rêve messianique. En dernier recours, c’est ce télescopage de deux temporalités contradictoires qui fut à l’origine de l’occultation de la mémoire de l’exclusion des Juifs des pays arabes.

De la montée des États-nations arabes à la fin d’une civilisation millénaire

La montée du panarabisme
Le processus qui a conduit à l’exclusion des Juifs des pays arabes plonge ses racines dans l’histoire de la colonisation et de la modernisation mais aussi dans l’héritage historique de l’islam et de la culture arabo-islamique.

Le développement qu’ont connu les communautés juives durant l’ère coloniale explique a contrario combien elles avaient été malheureuses auparavant.

La condition de dhimmi les réduisait à un statut inférieur et à l’arbitraire des potentats locaux, sans pourtant empêcher les persécutions antisémites. Le retrait des pouvoirs coloniaux signa la fin de cette époque et redonna au passé de dhimmi son poids menaçant.

L’adversité à laquelle les Juifs se voyaient à nouveau exposés relevait cependant d’une catégorie encore inédite. La décolonisation faisait en effet place à des États-nations, résultat de la modernisation et de l’occidentalisation impulsées par la colonisation de ces pays. Ces États-nations n’avaient plus de place dans leur construction nationale pour les Juifs, pour des non arabo-musulmans, tout comme cela s’était produit en Europe avec la naissance de l’antisémitisme à l’époque des révolutions de 1848 et du « printemps des nationalités ».

Très rapidement, ces États adoptèrent significativement l’islam comme religion d’État, ce qui démontrait par l’absurde que les non-musulmans n’y avaient plus de place. Il n’est que de voir aujourd’hui la situation précaire des vestiges des communautés chrétiennes en pays d’Islam pour y trouver une confirmation de cette crainte (les coptes en Égypte, les chrétiens du Liban, du Soudan, d’Irak ou d’Asie du Sud-Est). Il n’y a bien sûr presque plus de Juifs dans ces pays comme on le sait.

Le nationalisme arabe se cristallisa dans sa lutte contre les pouvoirs coloniaux mais aussi – et très tôt – contre le sionisme.

La Palestine fut bien avant d’être une cause locale (limitée aux Palestiniens) une cause internationale, panarabe qu’investirent des leaders ambitieux comme Nasser ou Khadafi pour unifier sous leur férule le monde arabe.

L’existence du sionisme, le phénomène objectif (aux yeux du monde musulman) de l’autodétermination d’une minorité dhimmie (et donc rebelle), fut vécue dès les années 1930 comme un défi lancé à la « nation arabe », après une période initiale où, pourtant, le chef de file du mouvement national arabe, le sheriff Hussein avait reconnu la légitimité du sionisme et l’éventualité de la convergence des deux nationalismes.

C’est cette configuration complexe que tentent de mettre en place les articles suivants, en clarifiant deux points restés troubles et qui sont souvent opposés à l’argument que défend cet ouvrage : les cas de l’Irak et du Maroc.

Ses détracteurs lui opposent souvent le fait qu’il y a eu une manipulation sioniste dans ces deux pays afin de pousser les Juifs au départ. Nos auteurs tentent de faire le point à ce propos.

Il est évident qu’il existe une grande diversité de situations qui se présentent dans une aire géographique aussi vaste et une séquence temporelle aussi longue. Le fait qu’il y ait encore une communauté juive (très diminuée) au Maroc est sans doute le signe d’une exception dans tout le monde arabe. Mais cette pérennité n’efface en aucune façon le départ de 260 000 personnes et le dépeuplement de cette même communauté.

Comme un de nos articles le montre, le Maroc ne fut pas indemne d’antisémitisme… Par ailleurs, on ne peut ni ne doit nier le fait que les Juifs soient aussi des acteurs parmi d’autres du jeu politique, doués d’activité et pas seulement de réactivité : il devint évident à un certain moment que les Juifs devaient sortir de pays où ils risquaient de se retrouver enfermés.

Quoi qu’il en soit, le jeu politique qu’ils ont été amenés à jouer ne doit pas être retranché de la configuration générale dans laquelle il prend place : la fin d’une époque. La politique du sionisme s’est toujours inscrite dans la réalité concrète. C’est ce qui fit sa réussite. Si « manipulation » il y eut – ce qui est loin d’être évident – elle épousait le courant dominant des événements qui poussaient les Juifs vers le départ.

L’hostilité croissante

L’élément palestinien et la fin des communautés juives en terre d’Islam (1920-1967)
par Haïm Saadoun

Rescapés juifs devant les ruines de leur maison a Fes ( Maroc ) lors d’ un pogrom
Les communautés juives en terre d’Islam étaient les plus anciennes communautés du monde juif.

Le xixe et le xxe siècle les ont vues prospérer. La rencontre avec les puissances coloniales et les processus de modernisation avaient entraîné une poussée démographique ainsi qu’une modification du comportement économique et social.

Les Juifs ont contribué à la fois à renforcer la majorité au sein de laquelle ils vivaient et la culture des puissances colonialistes.

Après la guerre des Six Jours, il ne restait pratiquement plus de Juifs en terre d’Islam. Comment une période qui a vu ces communautés à l’apogée de la modernisation a-t-elle également été celle de leur disparition quasi totale?

Cet article considère l’influence d’un facteur, l’élément palestinien, sur la décision des Juifs de quitter les pays arabes. Dans la première partie, nous définirons l’élément palestinien et ses expressions dans les années 1920-1967 ; dans la deuxième partie, son influence sur la décision des Juifs d’émigrer.

Panislamisme et sionisme

Le panislamisme, ou panarabisme, et le sionisme sont deux idéologies et mouvements politiques, sociaux et culturels qui sont apparus à la seconde moitié du xixe siècle.

Ce sont des mouvements de renaissance sociale et religieuse basés sur le passé religieux et historico-national des peuples auxquels ils s’adressent.

Le sionisme a réussi à réaliser son objectif principal, créer un État juif, mais il n’a pas réussi à y rassembler la majorité du peuple juif. Le mouvement panislamique, lui, n’a pas réussi à réaliser une nouvelle unité arabe en tant que force politique, culturelle et religieuse.

Le phénomène du panislamisme tient en grande partie au moment où il est né. Il est apparu en même temps que les luttes pour la cristallisation nationale des pays arabes et musulmans. Ce mouvement a été déchiré pendant des années entre la recherche d’une indépendance nationale, qui dans certains pays signifiait également une lutte anticoloniale, et la volonté de réaliser une unité panislamique.

Nous traiterons du panislamisme et du sionisme en tant que nouvelles idéologies dont la part dans l’élaboration des relations judéo-musulmanes s’est élargie avec les années à partir des émeutes de 1929 en Palestine [1 bis]

L’influence de ces deux idéologies sur les populations au sein desquelles elles sont nées a poussé chacune d’elles à se couper de l’autre.

Nous avons nommé l’« élément palestinien », l’ensemble des relations entre le mouvement panislamique et les Palestiniens et son influence sur les relations entre les Juifs et les musulmans en terre d’Islam.

Étapes dans l’influence du conflit israélo-arabe en Palestine sur les relations entre Juifs et musulmans

On peut distinguer trois étapes.

La première va des événements de 1929 en Palestine jusqu’au début de la Deuxième Guerre mondiale.

C’est à l’influence des événements de 1929 que l’on peut en effet faire remonter le début d’un intérêt réel et significatif des pays arabes pour les Arabes de Palestine. Les émeutes de 1929 ont transformé le conflit entre les Juifs d’Eretz-Israël et les Arabes de Palestine en un conflit entre l’islam et le sionisme, au sein de la lutte contre le monde occidental. Elles ont fait d’un conflit principalement politique un conflit politico-religieux.

De plus, elles ont fait du Mufti de Jérusalem, dirigeant local somme toute marginal, un dirigeant arabe, gardien des lieux saints de l’Islam.

La plupart des mouvements nationalistes et des partis politiques des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont exprimé leur solidarité avec les Arabes de Palestine. L’expression de cette solidarité s’est essentiellement manifestée par la publication d’articles de propagande antijuive dans la presse locale, la fondation de comités d’aide et d’assistance aux Arabes de Palestine, des collectes de fonds, des grèves du commerce, un boycott du commerce juif, la participation à des rassemblements panislamiques sur les problèmes de Palestine, la restriction de l’activité sioniste, des prières spéciales, des jours de jeûnes spéciaux, etc.

Nous pouvons remarquer, dans ce contexte, l’intervention militaire des Irakiens lors des événements de 1936 en Palestine ainsi que la relation si significative du Mufti avec les musulmans en Irak lors de son séjour dans ce pays à la fin des années 1930.

Tout cela n’a en général (que je sache) pas entraîné d’incidents violents dirigés contre les Juifs dans les pays musulmans, quoique certains incidents aient eu pour conséquence des blessures et dommages aux biens juifs.

De la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à la création de l’État d’Israël – les vagues de violence

La seconde étape va de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’après la création de l’État d’Israël. Ce furent des années parmi les plus difficiles pour les communautés juives en terre d’Islam au point que l’on peut les qualifier d’« années sombres ».

Les informations rapportées sur les vagues de violences de 1941 à 1949 montrent une fréquence élevée de ces incidents par rapport aux événements du passé. Ces informations nous révèlent l’intensité de ces violences.

Il semblerait que plus de 500 Juifs ont été tués durant sept violentes émeutes qui éclatèrent dans le monde musulman. En Irak, plus de 180 Juifs ont été tués durant la fête de Chavouot de juin 1941 [2]

En Libye, plus de 130 Juifs ont été tués en novembre 1945 pendant de violentes émeutes qui durèrent trois jours [3]

À Aden, où vivait une petite communauté de 8 000 âmes, 85 Juifs trouvèrent la mort au début de décembre 1947 [4]

Le mois de juin 1948 fut très dur pour les Juifs. 42 Juifs furent tués à Oudjda et à Djerada, à la frontière algéro-marocaine [5]

14 Juifs furent tués en Libye et 34 en Égypte. En septembre de cette même année, 19 Juifs sont assassinés au Caire. Tout cela bien sûr, sans parler des blessés et des dégâts matériels très importants occasionnés aux biens juifs. Il faut ajouter à tout cela la peur et l’angoisse qu’ont connues les Juifs suite à ces événements.

De la création de l’État d’Israël à la guerre des Six Jours

La troisième étape est celle qui va de la création de l’État d’Israël à la guerre des Six Jours [6]

Les conséquences de la guerre d’Indépendance de l’État d’Israël ont stupéfié les pays arabes et la Ligue arabe, et ont paralysé l’action arabe contre l’entité sioniste et le jeune État d’Israël.

Selon Bernard Lewis, « la défaite en Israël était le premier choc de cette nature subi directement par les Arabes au Moyen-Orient […] le choc de la défaite en 1948, au lieu de la parade triomphale attendue, a été des plus importants, car celle-ci avait été infligée non pas par les puissances impérialistes mais par les Juifs, connus et méprisés [7]

Les Arabes de Palestine ont donné à la guerre de 1948 le nom de « Nakba » pour exprimer cette douloureuse défaite. Ils ont donné au mot « Nakba » la même signification qu’ont donnée les Juifs au mot « holocauste », celui de catastrophe monumentale.

Le coup le plus dur fut porté au reste de la petite communauté juive libyenne : 15 assassinats. En Tunisie, des émeutes eurent pour principale conséquence des dégâts matériels, y compris dans la Grande Synagogue de Tunis. Au Maroc et en Algérie, il semble que les Juifs ne furent pas touchés physiquement, malgré une grande crainte. En Égypte et en Irak, plus de 100 Juifs furent arrêtés.

Le point commun à ces incidents est leur rapport direct avec le conflit israélo-arabe au Moyen-Orient.

Ainsi, les émeutes de novembre 1945 en Libye s’expliquent par le contexte de l’influence des manifestations en Égypte pour marquer l’anniversaire de la Déclaration Balfour.

Les violences de décembre 1947 à Aden étaient liées à la résolution de l’ONU du 29 novembre 1947. De même, les incidents et les émeutes de juin 1948 en Libye et au Maroc étaient directement liés à la création de l’État d’Israël.

Les chemins de l’histoire sont étranges.

Différents éléments de cette époque moderne auraient dû créer une amélioration des relations entre Juifs et musulmans : la modernisation des pays musulmans, la diminution relative de l’impact de la religion sur la vie politique et le processus de création de pays indépendants devant prouver leur capacité à instaurer la paix.

Et voilà justement que l’apparition de « l’élément palestinien », en tant que nouveau phénomène dans le tissu des relations entre Juifs et musulmans, entraîna les vagues de violence dirigées contre les Juifs, les plus graves de leur histoire dans les pays musulmans au xxe siècle.

Est-il possible d’expliquer toutes les hostilités envers les Juifs par l’élément palestinien?

Pourquoi l’élément palestinien a-t-il eu cette influence justement à cette époque?

Faut-il voir dans l’ampleur du conflit israélo-arabe au Moyen-Orient les raisons de cette influence?

Il semble que seule une analyse approfondie et fondamentale de ces questions pourra fournir davantage d’information sur la nature de l’influence de l’élément palestinien.

Influence du conflit sur l’immigration juive

Quelle fut l’influence directe du conflit israélo-arabe au Moyen-Orient et de l’activité panislamique sur la décision des Juifs de quitter ces pays?

L’étude des motifs d’immigration des Juifs des pays musulmans est certainement complexe.


L’historien qui doit débattre des éléments qui mirent fin aux communautés juives en terre d’Islam est confronté à quatre difficultés.

La première est le manque de recherches historiques sérieuses et fiables. Il est certain qu’au cours des deux dernières décennies, la recherche historique dans ce domaine a fait de grands progrès mais il semble qu’elle n’ait pas encore présenté l’ensemble des aspects de ce sujet. Elle a proposé des explications pour mieux comprendre le processus de l’immigration et les vagues d’immigration. D’autre part, deux questions principales restent encore sans réponse satisfaisante : quelles ont été les raisons de l’émigration des Juifs de ces pays ? Quelle était la composition sociale de ces émigrés et son influence sur leur émigration ?

La seconde difficulté concerne justement le problème principal qui nous préoccupe, celui de l’extermination, ou l’anéantissement de la présence juive en terre d’Islam. Le témoignage des Juifs de ces pays est d’une plus haute importance mais il est jusqu’à ce jour quasi inexistant. Le nombre des témoignages est minime et l’historien ne peut en tirer une étude fiable.

La troisième difficulté est le besoin de présenter une explication quant à l’émigration des Juifs, qui soit valable pour tous les pays de l’Islam. Une telle attitude présente une certaine erreur logique car ces pays n’ont pas tous connu les mêmes processus en même temps et les facteurs n’ont pas toujours été identiques.

La quatrième difficulté est que l’historien se trouve dans une situation d’arbitre dont le jugement historique peut avoir une certaine influence dans divers domaines connexes tels que le dédommagement des originaires des pays de l’Islam pour les biens qu’ils ont laissés en partant, la position des parties en négociation, l’accord mettant fin au conflit et éventuellement la position des originaires de ces pays dans la société israélienne.

Il me semble qu’il serait faux d’essayer d’expliquer l’immigration des Juifs des pays musulmans, uniquement par les vagues de violences qu’ont connues ces pays. On peut affirmer qu’il existe un lien direct entre les vagues de violence et l’immigration des Juifs [8]


Les avocats de cette thèse expliquent que certains phénomènes doivent atteindre une certaine maturité avant d’aboutir.

En Irak par exemple, le Farhoud s’est produit en 1941 tandis que l’immigration a eu lieu entre 1950 et 1951.

L’explosion de violence qui a atteint également les Juifs d’Aden avait commencé en décembre 1947 mais seule une partie des Juifs d’Aden immigra avec la grande immigration des Juifs yéménites.

Ceux qui approuvent cette thèse la conforteront par l’exemple de l’immigration des Juifs de Libye qui a commencé immédiatement après l’irruption de violence de 1945 et s’est renforcée après celle de juin 1948.

Ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de rapports entre les événements pourront donner en exemple la Tunisie dont les Juifs ayant peu souffert de violences dirigées contre eux ont malgré tout décidé d’émigrer en nombre.

La disparition définitive de cette diaspora est liée à trois phénomènes : l’indépendance en 1956 et l’arabisation du pays, les événements de Bizerte en 1961 et ceux de la guerre des Six Jours. Ces événements démontrent que la situation interne en Tunisie et le manque de sécurité dans le pays sont les éléments décisifs de l’immigration.


De même, l’immigration des Juifs d’Algérie peut parfaitement illustrer le fait que ce sont des phénomènes internes qui ont provoqué l’immigration des Juifs et non les vagues de violence liées au conflit israélo-arabe. C’est aussi le cas de la communauté juive en Iran qui continua à exister également après la révolution de Khomeini. Il en est de même pour la communauté juive en Turquie.

L’existence juive se poursuit donc dans certains pays de l’Islam même après la guerre des Six Jours. Notre dernier exemple est celui des Juifs marocains. L’immigration des 90 000 Juifs marocains, en 1962-1964, n’avait aucun rapport avec les irruptions de violence ou les manifestations antijuives.

Il semble que la conclusion naturelle est que le conflit au Moyen-Orient a servi de catalyseur à l’émigration des Juifs. La raison profonde est, à mon sens, liée à deux autres facteurs que nous ne devons pas ignorer.

Le premier est qu’au cours des années, les Juifs ont compris qu’en fin de compte, ils ne pouvaient pas vivre dans les pays arabes ni contribuer à leur vie. Il n’existe pas de véritable assimilation juive en terre d’Islam. La fin de l’influence colonialiste en terre d’Islam d’une part et la cristallisation d’États arabes nationalistes de l’autre sont les principaux développements qui ont mené à cette prise de conscience. Le conflit du Moyen-Orient n’a fait que renforcer ce sentiment.

Le second est la volonté des Juifs de réaliser leur profond attachement à Eretz-Israël. L’élément palestinien a réussi à réunir simultanément ces deux facteurs. C’est là sa principale force.

Notes
  • [1] L’évaluation de contingents de population aussi considérables reste souvent approximative et sujette à débat, d’autant plus qu’elle est l’enjeu d’intérêts politiques. Il existe ainsi plusieurs décomptes dont les conclusions ne sont pourtant pas très éloignées les unes des autres. Il va de soi que dans un pays d’immigration comme Israël, les décomptes du Bureau central des statistiques d’un pays démocratique sont fiables (et donc pour ce qui concerne l’immigration des Juifs des pays arabes dans ce pays).
  • [1 bis] Y. Porath, The Palestinian-Arab National Movement, 1929-1939, From Riots to rebellion, London 1974. Ibid., Examining political Act, Palestine, Arab Unity and British policy, Jerusalem, 1985 (in Hebrew). M. Eppel, The Palestine Conflict in the History of Modern Iraq, The Dynamics of Involvement, 1928-1948, London, 1994. B. Lewis, The Arabs in History, Tel Aviv, 1995 (originellement publié en anglais). L’aspect analysé par notre article est rarement abordé dans ces travaux. Si l’on excepte Norman Stilman, les chercheurs ont rarement prêté attention à un tel sujet. On trouve d’importants développements à ce propos dans son livre monumental, The Jews of Arab Lands in Modern Times, Philadelphia and New York, 1991, p. 94-104. Des références se trouvent également dans les travaux suivants : G. Kramer, The Jews in Modern Egypt 1914-1952, London, 1989, p. 139-154. J. Jankowski, « Egyptian Responses to the Palestine Problem in the Interwar Period », International Journal of Middle East Studies, 12, (1980), p. 1-38. Ibid., « Zionism and the Jews in Egyptian Nationalist Opinion, 1920-1939 », in : A. Cohen and G. Baer (eds.), Egypt and Palestine : A Millennium of Association (868-1948), New York and Jerusalem, 1984, p. 326-348. M. Laskier, The Jews of Egypt, 1920-1970, in the Midst of Zionism, Anti-Semitism, and the Middle East Conflict, 1992, New York and London. N. Kazzaz, The Jews in Iraq in the Twentieth Century, Jerusalem, 1991, p.179-209 (in Hebrew). E. Meir, Zionism and the Jews in Iraq 1941-1950, Tel Aviv, 1993 (in Hebrew). M. Kenbib, Juifs et musulmans au Maroc 1859-1948, Rabat, 1994, p. 478-695. H. Saadoun, « “The Palestinian element” in violent outbreaks between Jews and Muslims in Muslim Countries », Pe’amim, 63, 1995, p. 86-131 (in hebrew). M. Abitbol, Le passé d’une discorde : Juifs et Arabes du viie siècle a nos jours, Perrin, 1999, p. 310-332. H. Saadoun, « L’immigration illégale d’Afrique du Nord en Palestine », Pardès, n° 17, 1993, p. 160-186. J. Chetrit and H. Saadoun (eds), Mikedem Umiyyam, n° 7, Haifa, 2000. J.-P. Chagnollaud, Maghreb et Palestine, Paris, 1977. H. Saadoun, Juifs et musulmans en Tunisie : entre colonialisme français et nationalisme tunisien dans les années trente, L’Université Ouverte, Tel Aviv, 2002.
  • [2] N. Kazzaz, The Jews in Iraq in the Twentieth Century, Jerusalem, 1991, p.179-209 (in Hebrew). E. Meir, Zionism and the Jews in Iraq 1941-1950, Tel Aviv, 1993 (in Hebrew).
  • [3] R. De Felice, Jews in an Arab Land : Libyan Jews between Colonialism, Arab Nationalism and Zionism (1838-1970), Tel Aviv 1980, p. 307 – 314
  • [4] Voir aussi M. Abitbol, Le passé d’une discorde, Juifs et Arabes du xvie siècle à nos jours, Perrin, Paris, 1999, p. 311-331. H. Saadoun, « The Palestinian factor in violent eruption between Jews and Muslims in muslim countries » (en hébreu), Pe’amim, n° 63 (1995, pp. 86-131), ibid. Thèse de doctorat, pp. 69-76, 136-149, 202-213.
  • [5] Kattan Yvette, Oujda – Une ville frontière du Maroc, Rabat 1993. M. Kenbib, Juifs et musulmans au Maroc 1859-1948, Rabat, 1994, p. 677-687.
  • [6] H. Saadoun, « Jews in the muslim countries during the Six-Day war » (…in E. Lederhendler (ed.) The Six-Day War and the World Jewry, University Press of Maryland, 2000, p. 217-248.). Voir également les mémoires de G. Cohen, De l’Ariana A Galata, Itinéraire d’un juif de Tunisie, Vincennes, 1993.
  • [7] B. Lewis, Le Moyen-Orient et l’Occident, Tel Aviv, deuxième édition, 1972, page 170.
  • [8] Pour l’immigration et l’imigration clandestine voir : H. Saadoun et Y. Rappel (eds.), Zionist underground activity in Muslim countries ; Jerusalem 1997 ; H. Saadoun (ed.) Open and Secret, Mass Immigration to Israel from Muslim Lands, Jerusalem 1999.

A suivre…

Lire tous les articles de cette saga sur l’exclusion des juifs des pays arabes

 



Partagé par Terre Promise ©

Bonjour à tous. Vous pouvez assurer la continuité de ce site de plusieurs manières : En partageant les articles que vous avez aimé, sur vos réseaux sociaux. En faisant un don sécurisé sur Paypal.

Même 1€ est important !


Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

Merci de désactiver votre bloqueur de publicité pour naviguer sur le site.